La Tunisie veut intensifier son commerce à valeur ajoutée (document OBG) - Maghreb Emergent

La Tunisie veut intensifier son commerce à valeur ajoutée (document OBG)

Huile d'olive
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L’impact du contexte économique mondial se faisant ressentir sur le volume des échanges commerciaux, le pays compte sur les négociations portant sur un nouvel accord avec l’UE, son premier partenaire commercial, pour obtenir un meilleur accès aux marchés européens ; en outre, une intensification des liens commerciaux avec le Pakistan semble en bonne voie.

 

 

La Tunisie a entamé en octobre des négociations avec l’UE dans le but de signer un Accord de Libre Echange Complet et Approfondi (ALECA), à l’étude depuis 2011.

Depuis la fin des années 90 la Tunisie a bénéficié de toute une série d’accords d’association qui ont donné au pays un libre accès à plusieurs marchés européens et lui ont fourni une assistance financière et technique. L’ALECA devrait toutefois aller bien plus loin en termes d’opportunités d’amélioration des flux commerciaux en procédant à une réduction des droits de douane appliqués à certaines exportations tunisiennes clés, tels que les produits agricoles.

L’UE est de loin le plus important partenaire commercial de la Tunisie, représentant 80% des importations et exportations de la Tunisie. En 2014, le commerce bilatéral entre les deux marchés était d’environ 20 milliards d’euros, selon la Commission Européenne.

Les machines électriques et les équipements de transport représentaient 38,1% des exportations de la Tunisie vers l’UE, tandis que la part des textiles et de l’habillement s’élevait à 24,9%. Les carburants et les produits miniers constituaient 14% des ventes de la Tunisie en Europe.

La Tunisie compte sur le nouvel accord pour débloquer les échanges commerciaux dans des secteurs clés qui n’étaient pas entièrement libéralisés dans le cadre de l’Accord d’Association UE-Tunisie de 1998, tels que l’agriculture, qui contribue au PIB à hauteur d’environ 9,5%.

Dans le cadre de l’accord précédent, l’UE avait maintenu des quotas sur les importations de marchandises clés, notamment les tomates, les concombres, les aubergines, les petits pois, les oranges, les mandarines et l’huile d’olive.

 

Nouveaux débouchés pour l’huile d’olive

 

Comme il faudra vraisemblablement encore plusieurs années avant de parvenir à la finalisation de l’ALECA, l’UE a indiqué des éléments de libéralisation à plus court terme, avec notamment des projets d’assouplissement des restrictions qui pèsent sur les importations d’huile d’olive tunisienne.

En septembre, l’UE a annoncé une mesure mettant à disposition de la Tunisie un contingent tarifaire à droit nul de 35 000 tonnes d’huile d’olive par an, qui viennent s’ajouter aux 56 700 tonnes autorisées conformément à l’accord de 1998 qui reste en vigueur jusqu’à 2017.

L’huile d’olive, qui représente plus de 10% des recettes d’exportation de la Tunisie, est l’un des produits visés par la stratégie de diversification du secteur industriel du pays, désireux de réduire la part des exportations de produits à faible valeur ajoutée tels que les produits alimentaires non transformés et les produits textiles.

Les exportations d’huile d’olive se sont vues multipliées par huit en glissement annuel au premier semestre de 2015, atteignant la somme de 1,3 milliard de dinars (571,1 millions d’euros), selon Noureddine Agrebi, directeur général des industries alimentaires au Ministère de l’Industrie, de l’Energie et des Mines.

Cette hausse s’explique en grande partie par les mauvaises récoltes en Espagne et en Italie, qui ont occasionné un bond de 40% des prix internationaux, la tonne se négociant à 4500 dollars au mois d’août.

C’est la part des huiles d’olives en bouteille et de marque que le pays espère augmenter, en particulier, plutôt que la vente en gros du produit. A l’heure actuelle, seules 14,3% des exportations relèvent de cette catégorie.

 

Intermédiaire de création de valeur ajoutée

 

D’autres accords commerciaux sont actuellement à l’étude et pourraient venir alimenter la stratégie tunisienne en matière d’exportations à valeur ajoutée, notamment un accord commercial préférentiel avec le Pakistan.

S’exprimant à ce sujet fin février, l’ambassadeur tunisien au Pakistan, Adel Elarbi, a fait part de son optimisme quant à la signature cette année d’un accord qui stimulerait le commerce bilatéral, celui-ci plafonnant à 33,1 millions de dollars sur l’exercice 2014/2015.

Adel Elarbi a en particulier cité l’agriculture, le textile, l’électronique, le tourisme et les services comme étant des secteurs de coopération potentielle, soulignant la large place accordée à l’augmentation des importations de matières premières en provenance du Pakistan.

« L’exportation de tissus pakistanais présente un bon potentiel, dans la mesure où ces derniers peuvent être exportés vers l’Europe et vers d’autres pays après création de valeur ajoutée en Tunisie, » a déclaré Atif Ikram Sheikh, le président de la Chambre de Commerce et de l’Industrie d’Islamabad, fin février dans les médias.

La Tunisie est déjà le cinquième fournisseur d’habillement de l’Europe et le deuxième fournisseur du marché français, selon l’Agence de Promotion de l’Investissement Extérieur tunisienne. Les exportations de textile et d’habillement se montaient à 6,5 milliards de dinars (2,9 milliards d’euros) en 2014.

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