L’expert en TIC, Younes Grar, a déclaré, dans un entretien accordé au quotidien arabophone El Khabar, que le recours des pouvoirs publics aux coupures d’internet pendant cinq consécutifs, sans réfléchir aux répercussions sur la vie publique et économique, notamment sur les opérateurs étrangers, « est un acte contraire à la loi et à la constitution ».
L’expert se dit surpris par les mesures archaïques adoptées par le ministère de l’Éducation nationale dans la gestion des examens du baccalauréat. « l’État n’a pas garanti le dédommagement des pertes, alors que cette mesure porte un coup dur à la démarche de l’Algérie vers le développement de l’activité du commerce électronique », a-t-il estimé.
Younes Grar qualifie la procédure consistant à couper la connexion internet de « facile » et « naïve », en raison de l’existence d’autres solutions techniques utilisées dans d’autres pays, et que le gouvernement pourrait adopter. Il s’est demandé « si l’Algérie était le seul pays au monde à organiser des examens de ce type ? ».
Le spécialiste du numérique est revenu, dans ses propos, sur les énormes dépenses engagées par le trésor public pour le suivi et le contrôle des réseaux sociaux, en plus des efforts engagés pour repasser les examens, comme cela s’est produit au cours des années passées. « Ce sont d’énormes ressources qui peuvent être exploitées pour éliminer ses anciennes méthodes et éviter de gaspiller l’argent public pour corriger les fautes d’avant », a-t-il souligné.
A ce propos, l’expert a écarté la possibilité de tout contrôler pour stopper les fuites des sujets et de pouvoir maitriser l’usage de la technologie moderne, devenue accessible à tous, notamment par la nouvelle génération.
Pour l’expert, « le ministère de l’Éducation avait suffisamment le temps pour bien se préparer et adopter un projet visant à changer radicalement le système d’examen du bac. Il ajoute que ceci « nécessite de recruter au moins 500 cadres dans le secteur de l’éducation et d’étendre le travail des comités techniques pour préparer les questions, en plus de changer les méthodes de réponse ».