Le chantier «Constantine, capitale de la culture arabe» risque de rater son rendez-vous d’avril 2015 - Maghreb Emergent

Le chantier «Constantine, capitale de la culture arabe» risque de rater son rendez-vous d’avril 2015

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Les grands chantiers de «Constantine, capitale de la culture arabe», accusent un énorme retard qui risque de faire rater à cet événement, son rendez-vous prévu en mai 2015. Point sur l’avancement du projet.

 

En décembre 2012, l’Organisation pour l’éducation, la science et la culture de la Ligue arabe (ALESCO) avait retenu Constantine, pour être la capitale de la Culture arabe. La ville est aujourd’hui un immense chantier. Et à moins d’une année de l’inauguration officielle de ce rendez-vous, prévue pour le 16 avril 2015, le défi parait insurmontable, au point où les médias ont évoqué la tenue, la semaine dernière, d’un mini-Conseil du gouvernement par Abdelmalek Sellal, pour faire le point et tenter de rattraper les retards.

Avec ses 25 nouvelles infrastructures et ses 75 projets de restauration du patrimoine, l’Etat s’est montré généreux en débloquant un budget de 60 milliards de dinars, soit environ 500 millions d’euros, pour l’évènement.
Pour ce chalenge, la nouvelle ministre de la Culture, Nadia Labidi, aura du pain sur la planche. Quels seront les projets livrés avant avril 2015 et ceux qui ne verront jamais le jour ? Autant de questions, qui embarrassent aujourd’hui les autorités locales, qui subissent une forte pression de l’opinion publique et du gouvernement.
Après le départ de Khalida Toumi, tout porte à croire que l’actuelle équipe qui dirige les différentes commissions sera maintenue, afin de ne pas chambouler les travaux qui doivent impérativement être achevés à l’échéance fixée.

Gré-à-gré systématique et généralisé

Khalida Toumi ne le cachait pas. Pour accélérer la cadence des travaux, les bureaux d’étude et les entreprises étrangères ont été systématiquement incorporés aux projets, à travers des contrats confiés au gré à gré. Mais de nombreux problèmes sont apparus en cours de route. Quelques mois avant son départ à la tête du ministère, les directeurs de l’exécutif étaient entrés en opposition au sujet jet de documents administratifs, notamment les ordres de services (ODS), que le directeur du logement et des équipements publics (Dlep) avait refusé de délivrer dans un premier temps aux bureaux d’études et aux entreprises retenus pour la réalisation de certains projets. Khalida Toumi, épaulée par le ministre du logement Abdelmadjid Tebboune, avait pourtant fini par obtenir des « ODS provisoires ».
Or, selon des sources locales qui se sont confiées à Maghreb Emergent, cette réticence du Dlep est due au fait que « certains bureaux d’étude choisis à la dernière minute n’ont toujours pas adressé leur plan d’exécution ». C’est notamment le cas pour le projet du Palais des expositions de Ain El Bey, confié une première fois à l’entreprise chinoise CSCEC. Mais cette dernière avait fini par être éjectée par Khalida Toumi, pour le confier au bureau d’études algérien Benhamed, qui avait réalisé le même projet à Tlemcen. Au moment où l’entreprise Chinoise CSCEC est sur le point d’achever les travaux de la salle de spectacle de 3.000 places « Le Zénithe, les services du contrôle technique de construction (CTC) sont encore en attente…fameux plan d’exécution pour le Palais des expositions du bureau algérien.

Retraits injustifiés

Depuis quelques mois aussi, on assiste à une série de retraits injustifiés de plusieurs entreprises de réalisation étrangères, en particulier espagnoles. Des entreprises qui ne donnent plus de signe de vie, alors qu’elles avaient remporté des marchés à coût de milliards. Parmi celles qui ont manqué à leurs engagements, et qui ont résilié leurs contrats, on notera l’entreprise chargée de réhabiliter le palais de la culture Malek Haddad, celle chargée du réaménagement de l’ex-résidence de la wilaya en institut des arts modernes, et une autre encore, qui devait réhabiliter plusieurs façades d’immeubles de la ville de Constantine.
Par ailleurs, les opérations de restauration d’une partie de la vieille ville, de monuments, d’infrastructures culturelles et des façades d’immeubles et de magasins, connaissent aussi des retards, certains sont encore au stade de déblaiement.
Les premiers à avoir dénoncé le recours systématique au gré à gré au profit des entreprises étrangères, sont les représentants du bureau local de l’ordre des architectes, qui avaient sévèrement critiqué le non respect de la réglementation en vigueur, le piétinement du code des marchés publics, et l’exclusion des architectes locaux de tous ces projets.

L’Hôtellerie et le transport, au rendez-vous

Le viaduc Transrhumel sera en principe ouvert à la circulation le 5 juillet prochain. Cet ouvrage d’art exceptionnel, appelé huitième pont de la ville, est une merveille architecturale réalisée par l’entreprise brésilienne Andrade Guttierez, qui a plus ou moins respecté ses engagements. Outre son attraction touristique, le pont dont le coût s’élève à environs 19 milliards de dinars après réévaluation, reliera les deux rives du Rhumel.
Parmi les autres grandes réalisations relevant du secteur du transport, figure aussi le tramway mis en service l’an dernier. Confié à l’entreprise italienne Pizzarotti pour montant de 330 millions d’euro, le tramway relie le quartier Zouaghi au centre ville, sur une distance de 9 km. L’extension de la ligne entre la station Zouaghi et l’aéroport Mohamed-Boudiaf/Ali-Mendjeli sur une distance de 13 km a été confiée au groupement composée du français Alstom, de l’espagnole Corsan Corviam et du groupe public Cosider. Les travaux devront débuter sous peu, pour une durée de 35 mois.
Quant aux structures d’accueil, la ville sera dotée d’ici la fin 2014 de 1.000 lits, avec la construction en cours, de cinq nouveaux hôtels classés, nous a confié le directeur du tourisme M. Hacen Lebad. En plus de l’imposant cinq étoiles Marriott, deux hôtels sont prévus à Ali Mendjeli, un à Ain Smara et un autre au lieu dit « quatrième kilomètre ». Les deux hôtels mythiques le Cirta et le Panoramic subiront, pour leur part, des opérations de lifting pour être prêts à accueillir les délégations de la manifestation Constantine capitale de la culture arabe.

 

 

 

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