Le gouvernement Benkirane a rétabli les équilibres budgétaires du Maroc, et escompte terminer l’année 2014 sur de bons résultats. Même s’il a revu en légère baisse son taux de croissance, impacté par une mauvaise récolte céréalière, l’exécutif reste confiant dans le redressement fin 2014 de l’économie marocaine.
Fatalement, le gouvernement de Abdelilah Benkirane, a revu à la baisse la croissance prévue pour 2014. De 4,2%, la taux de croissance prévu donc par l’exécutif dirigé par le parti islamiste (modéré) Justice et développement (PJD) est retombé à une moyenne plus conforme aux performances actuelles de l’économie marocaine: 3,5%. Ainsi qu’aux prévisions du FMI, de la banque mondiale et du HCP qui ne plaçaient guère ce taux au delà de 3%. Une baisse en partie expliquée par le recul de la production agricole, dont les céréales avec une production de seulement 67,3 millions de qx contre 97 millions de qx une année auparavant. Selon le ministre de l’économie Mohamed Boussaid, qui a fait une large revue de l’exécution du budget devant une commission du parlement vendredi dernier, l’amélioration du PIB non agricole, en dehors du BTP, a rendu plus acceptable cette décrue de la croissance économique sur les prévisions de la loi de finances 2014. Le déficit budgétaire pour les six premiers mois est moindre que celui de 2013 à la même période, soit 29 milliards de DH contre 32,8 milliards en 2013. Le gouvernement Benkirane table en fait sur un déficit budgétaire fin 2014 de 4,9% du PIB, comme »une étape vers le retour à l’équilibre des finances publiques et à la maîtrise de l’endettement ». En 2012, le déficit budgétaire a atteint les 7,3%, puis a été ramené en 2013 à 5,5 %, et devrait donc encore baisser en 2014.
Tourisme, la grande tirelire
Pour autant, les secteurs pourvoyeurs de l’économie marocaine en recettes affichent de bons scores. Le secteur du tourisme enregistre une croissance de 3,6% de ses recettes à 25,8 milliards de DH. Ces recettes, selon le ministre marocain, ont permis de couvrir 52% du déficit commercial à fin juin dernier. Les recettes fiscales sont en hausse de 4,8%, alors que la cession des parts de Vivendi dans l’opérateur de téléphonie mobile Maroc télécom a rapporté 1,4 milliard de DH au trésor. Les exportations marocaines ont progressé de 7,4%, à 101 milliards de DH durant les six premiers mois de l’année contre 94 milliards de DH à la même période en 2013. Les importations ont par contre augmenté de 4,7%. Autre point de satisfaction pour le gouvernement Benkirane, la hausse des réserves de changes de la banque centrale (Bank Al-Maghrib) de plus de 20 milliards de DH à fin juin à 178 mds de Dh, soit la couverture de cinq mois et un jour d’importation. Nouveauté, cependant: l’industrie automobile est devenue le premier secteur exportateur du Maroc devant les phosphates, avec 21,1 milliards de DH à fin juin 2014 contre 15,6 milliards pour la même période de l’année dernière, une hausse de 35,6%.