Le gouvernement Benkirane va présenter un projet de loi de finances 2015 offensif, dans l’attente des réformes - Maghreb Emergent

Le gouvernement Benkirane va présenter un projet de loi de finances 2015 offensif, dans l’attente des réformes

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Rentrée studieuse pour  le gouvernement Benkirane 2 qui devrait défendre prochainement devant le Parlement son projet de loi de finances 2015. Et annoncer  des réformes  favorisant la relance  de la croissance économique du pays.

 

Le gouvernement de Abdelilah Benkirane va dans les prochains jours présenter sa copie devant le parlement en ce qui concerne le projet de loi de finances 2015. Dans sa lettre de cadrage envoyée aux ministères pour la confection de la loi de finances 2015, le premier ministre marocain a été clair: relance de l’investissement, lutte contre le gaspillage, amélioration des grands équilibres macro-économiques. 

Objectif du gouvernement dirigé par les islamistes (modérés) du Parti de la Justice et du Développement (PJD): poursuite en 2015 des grands chantiers de redressement de l’économie marocaine, après les trous d’air de 2012 et 2013. Principal menu à l’agenda du chef du gouvernement: réduire le déficit budgétaire et maîtriser  la dette publique. La lettre du cadrage souligne également l’importance de la mise en œuvre du plan national pour l’accélération du développement industriel, avec une prévision de hausse de 9 points  de  la part de ce secteur dans le PIB, pour passer de 14% à 23% à l’horizon 2020.

Le projet de loi du gouvernement Benkirane prévoit également l’amélioration du climat des affaires et l’encouragement des investissements privés, la promotion des entreprises, notamment les PME, et le renforcement des exportations et des entreprises exportatrices. Pour l’heure, la copie de ce projet de loi n’a pas encore été déposée devant le parlement, l’exécutif opérant les derniers réglages.

2014, année moins stressante

La fin de l’exercice 2014 devrait être moins stressante pour le gouvernement Benkirane, même s’il a été contraint de revoir à la baisse le taux de croissance. Avec une révision  de la croissance prévue pour 2014 à 3,5% contre 4,2%, le déficit budgétaire pour les six premiers mois est pourtant moins important que celui de 2013 à la même période, soit 29 milliards de DH contre 32,8 milliards en 2013.

Le gouvernement Benkirane table en fait sur un déficit budgétaire fin 2014 de 4,9% du PIB, comme ‘’une étape vers le retour à l’équilibre des finances publiques et à la maîtrise de l’endettement’’, avait-t-il promis lors d’une séance parlementaire. En 2012, le déficit budgétaire avait atteint les 7,3%, avant d’être ramené en 2013 à 5,5 %, et devrait donc encore baisser en 2014. D’autant que les secteurs qui irriguent l’économie marocaine en recettes affichent de bons scores. Le tourisme enregistre une croissance de 3,6% de ses recettes à 25,8 milliards de DH, ce qui a permis de couvrir 52% du déficit commercial à fin juin dernier.

Les recettes fiscales sont également en hausse de 4,8%, alors que la cession des parts de Vivendi dans l’opérateur de téléphonie mobile Maroc télécom a rapporté 1,4 milliard de DH au trésor. Les exportations marocaines ont progressé de 7,4%, à 101 milliards de DH durant les six premiers mois de l’année contre 94 milliards de DH à la même période en 2013. Enfin, la hausse des réserves de changes de la banque centrale (Bank Al-Maghrib) de plus de 20 milliards de DH à fin juin à 178 mds de Dh, soit la couverture de cinq mois et un jour d’importation, est un autre  point positif pour le gouvernement.

Chantiers des réformes, un autre défi

Pour les économistes marocains, la relance de l’économie passe par ‘’le redressement des finances publiques, une croissance forte, la maîtrise  des dépenses de fonctionnement, et surtout la réduction du train de vie de l’Etat’’. Parallèlement, le gouvernement  Benkirane mène d’autres chantiers, dont celui des réformes économiques. Un important dossier toujours en cours et en discussion avec les syndicats.

Car pour les observateurs de la scène économique marocaine le principal défi qui attend le chef du gouvernement au cours des prochains mois concerne surtout les délicats dossiers de la réforme du régime des retraites, de la caisse de compensation des prix, et de la fiscalité. Sur le volet politique, la rentrée sociale sera également un sérieux test pour le gouvernement qui doit défendre son projet de régionalisation avancée, en prévision des élections législatives de 2016.

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