Le gouvernement marocain compte relancer le marché de l’emploi, et, surtout, lutter contre le chômage des jeunes, dont les diplômés chômeurs, qui manifestent chaque jour devant le siège du Parlement à Rabat. En dépit de l’intervention souvent disproportionnée de la police.
Avec une croissance molle de 4% en moyenne depuis trois ans, le Maroc est loin des recommandations du FMI, qui estime que le marché de l’emploi ne peut rebondir sans un taux de croissance de plus de 5%. Le taux de chômage était en légère hausse de 02 point à 9,2% en 2013, selon le Haut-Commissariat au Plan (HCP). En outre, le taux de chômage des jeunes âgés de 15 à 24 ans est passé de 18,6% à 19,3 % et des sans diplôme a augmenté de 4 à 4,6 %, ajoute le HCP, selon lequel le taux de sous-emploi s’est maintenu à 9,2 % au niveau national. Vendredi à El Djadida (100 km au sud de Casablanca), le ministre de l’emploi et des affaires sociales Abdesslam Seddiki a annoncé que le gouvernement veut ramener à l’horizon 2016 le taux de chômage à 8%. »Le gouvernement prendra plusieurs mesures en vue de renforcer et d’améliorer les mécanismes de promotion et de dynamisation du marché de l’emploi », a-t-il détaillé à la 2ème édition du Forum régional de l’emploi d’El Jadida tenu sous le thème « Ingénierie et entrepreneuriat: un nouveau modèle pour l’insertion socio-économique ». Le plan de bataille du gouvernement Benkirane pour lutter contre le chômage repose sur plusieurs dispositifs d’insertion des jeunes dans la vie professionnelle, dont « Idmaj », « Taahil », « Moukawalati », » Moubadara », « Taatir ». Des dispositifs devant aider les jeunes à créer leurs propres entreprises, avec des financements bancaires.
Guerre contre les chiffres
Les prévisions du gouvernement de ramener le taux de chômage à 8% en 2016 restent toutefois assez incertaines, sur la base des estimations du HCP, dont une étude prédit qu’en 2014, le chômage devrait repartir à la hausse pour atteindre 9,8% de la population active, contre 9,2% en 2013. Selon cette étude, les principaux indicateurs économiques ne seront pas assez bons pour réaliser une croissance de plus de 4% comme prévu par la loi de finances de 2014, encore moins répondre aux recommandations du FMI. Après son arrivée au gouvernement en novembre 2011 dans le sillage des révoltes du Printemps arabe, M. Abdelilah Benkirane avait présenté un programme économique se fixant l’objectif d’une croissance de 5,5% et d’une réduction du chômage à 8%. Trois années après, le chômage est toujours à plus de 9% avec une hausse de 0,1 à 0,3 point entre 2012 et 2013. Le sous-emploi est passé de 10,5% en 2011 à un peu plus de 10% en 2013.