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Maroc

Le Maroc a démarré l’année 2015 sur de meilleures bases budgétaires (OGB)

Par Yacine Temlali
janvier 25, 2015
Le Maroc a démarré l’année 2015 sur de meilleures bases budgétaires (OGB)

Le déficit budgétaire, relève un rapport de Oxford Business Group, « a reculé pour s’établir à 5,4% du PIB, après un taux record de 7,3% en 2012, conséquence de dépenses sociales plus élevées, et de la persistance de l’impact des prix élevés du pétrole et d’une demande d’exportation inférieure à la normale ».

 

 

D’après les estimations, l’économie du Maroc aurait enregistré une croissance d’environ 3% en 2014, grâce à des exportations automobiles et électroniques en hausse de plus d’un quart au cours des onze premiers mois de l’année et à un gouvernement parvenu à maîtriser les dépenses publiques. Par contre, les mauvaises conditions climatiques ont affaibli la production agricole, augmentant l’importance des importations alimentaires.

La croissance économique marocaine a ralenti au quatrième trimestre, s’établissant à un taux de croissance annuel de 2,7%, selon des données officielles publiées début janvier. Selon les prévisions du FMI et de la Banque Mondiale, la croissance du PIB serait de 3% en 2014. Le royaume compte toutefois sur une augmentation de ce taux en 2015 lorsque la production agricole repartira à la hausse. De plus, la baisse des dépenses énergétiques et l’amélioration de la balance commerciale devraient contribuer à faire décoller la croissance du PIB, qui devrait atteindre 4,4% en 2015 d’après le gouvernement.

Le pays a démarré l’année 2015 sur de meilleures bases budgétaires. Le déficit budgétaire a reculé pour s’établir à 5,4% du PIB, après un taux record de 7,3% en 2012, conséquence de dépenses sociales plus élevées, et de la persistance de l’impact des prix élevés du pétrole et d’une demande d’exportation inférieure à la normale. En 2013, le gouvernement a adopté une politique de réduction des dépenses, procédant à une coupe dans les subventions, descendues à  4,7% du PIB, et réduisant ses dépenses en matière de salaires et de retraites.

 

Des perspectives prometteuses

 

Ces perspectives plus prometteuses sont en partie à attribuer à des facteurs exogènes. Important plus de 90% de ses besoins énergétiques, le Maroc a profité de la récente chute des prix mondiaux du pétrole, une tendance qui devrait se confirmer. Les dépenses énergétiques ont baissé de 8,3% en glissement annuel entre janvier et novembre 2014, atteignant 85,4 milliards de dirhams (7,57 milliards d’euros).

En décembre, la banque centrale marocaine, la Bank Al Maghrib, a pris la décision inédite d’abaisser son taux directeur deux fois en deux réunions consécutives, dans l’espoir d’encourager les prêts. Le taux directeur a été réduit de 25 points de base en septembre et en décembre, et s’établissait donc à 2,5% à la fin de l’année 2014.

 

Ambitions africaines

 

Des prêts à la hausse contribueront à stimuler la croissance dans le secteur financier marocain, qui a déjà fait l’objet d’une série de réformes en 2014. En novembre par exemple, le parlement a donné son approbation définitive au projet de loi de finance islamique, attendu de longue date, qui permettra la création de banques islamiques et offrira aux entreprises privées la possibilité d’émettre des sukuk – une décision qui a déjà attiré l’attention de plusieurs banques du Golfe.

Tandis que le marché intérieur développe son offre, un certain nombre d’initiatives cherchent à tirer parti des liens que possède le pays avec des marchés africains à croissance rapide. Le développement de Casablanca Finance City (CFC) – combinaison d’une zone spéciale et d’un quartier financier –  contribue à attirer de nouveaux financements et à élargir l’influence régionale du secteur. La zone, qui entre autres objectifs vise à drainer des capitaux vers les marchés d’Afrique de l’Ouest, a officiellement ouvert ses portes en 2013 et 60 entreprises se sont vu accorder le label CFC, parmi lesquelles un certain nombre d’institutions financières et de prestataires de services  professionnels étrangers. Le nombre d’entreprises labellisées devrait passer à 100 d’ici fin 2015.

A bien des égards, CFC s’inscrit dans le droit fil d’une tendance croissante dans le secteur des services financier au Maroc, qui a vu un nombre toujours plus élevé d’institutions acquérir ou ouvrir des filiales en Afrique de l’Ouest. Les trois plus grandes banques du Maroc, Attijariwafa Bank, la Banque Centrale Populaire (BCP) et BMCE Bank, ont toutes lancé de nouvelles opérations du Sénégal au Gabon ces dernières années, profitant notamment des efforts déployés par le gouvernement pour renforcer les liens bilatéraux. Le chef de l’Etat, le Roi Mohammed VI,  accompagné d’une importante délégation d’hommes d’affaires, a effectué en mars un voyage de trois semaines qui l’a mené au Mali, en Côte d’Ivoire, en Guinée et au Gabon, au cours duquel il a signé plusieurs accords de joint-venture en matière de coopération économique.

 

Richesses naturelles

 

Mais les banques et les compagnies d’assurance ne sont pas les seules, loin de là, à consolider leurs liens avec les marchés sub-sahariens. Le géant marocain des phosphates, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), prépare son expansion dans la région avec une usine d’engrais à Jorf Lasfar. D’un coût de 600 millions de dollars, elle sera entièrement dédiée aux ventes vers le marché africain.

Les prix des phosphates devraient rester volatiles en 2015 en raison d’une production mondiale excédentaire, mais l’OCP poursuit une campagne d’investissements qui se chiffre à 145 milliards de dirhams (12, 86 milliards d’euros) jusqu’à 2025, ce qui devrait permettre au pays d’être bien placé lorsque les prix repartiront à la hausse.

Les phosphates représentent traditionnellement 10% du PIB marocain et, avec la légère reprise des prix en 2014, l’Office Chérifien des Phosphates (OCP) a enregistré des ventes solides au troisième trimestre, entraînant une augmentation des recettes totales au cours des neuf premiers mois de 2014 à hauteur de 3% en glissement annuel, pour s’établir à 3,7 milliards de dollars. Cette hausse s’explique en grande partie par le boom des ventes d’engrais transformés, qui ont grimpé de 63% en glissement annuel, atteignant 1,5 million de tonnes au troisième trimestre.

Les compagnies pétrolières internationales ont accéléré l’exploration des réserves inexploitées, mais aussi incertaines, de l’offshore marocain. Le forage d’au moins dix puits offshore est prévu entre 2014 et 2016, soit deux fois plus qu’au cours des dix dernières années, même si certaines compagnies ont obtenu de meilleurs résultats sur des blocs onshore, comme par exemple Circle Oil qui a annoncé mi-décembre une découverte de gaz « considérable » sur son permis onshore de Sebou.

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