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Le Maroc met plus de 200 millions d’euros dans l’énergie solaire pour soutenir son secteur agricole

Par Maghreb Émergent
septembre 27, 2017
Le Maroc met plus de 200 millions d’euros dans l’énergie solaire pour soutenir son secteur agricole

 Les nouvelles politiques publiques en matière d’énergie solaire au Maroc devraient contribuer à favoriser l’adoption de pratiques de consommation d’énergies durables dans le secteur agricole, le pays espérant tirer parti de son taux d’ensoleillement élevé. (Un article d’Oxford Business Group)

 

 Début août, le Ministère de l’Energie, des Mines et du Développement Durable (MEMDD) a affecté une enveloppe de 2,3 milliards de dirhams (206,1 millions d’euros) à des investissements dans l’énergie solaire, plus précisément à des projets susceptibles d’accroître la production agricole.

 La somme débloquée servira à promouvoir l’utilisation de l’énergie solaire pour alimenter les pompes à eau destinées à l’irrigation des cultures dans le cadre d’un projet qui vise à donner accès à l’irrigation à 100 000 hectares de terres agricoles supplémentaires d’ici 2021.

 Cette initiative devrait également contribuer à la réduction de la consommation de butane dans les activités agricoles, s’inscrivant ainsi plus largement dans la politique de transition énergétique du gouvernement.

 

Une capacité accrue pour le complexe solaire de Noor Ouarzazate

 

L’État marocain œuvre déjà depuis plusieurs années au développement des énergies renouvelables. Noor II et Noor III, la deuxième et la troisième centrale de l’immense complexe solaire situé près d’Ouarzazate, ont été commandées mi-2016.

Une fois achevé, le complexe de Noor, dont la construction est estimée à un coût total de 9 milliards de dollars, sera le plus grand complexe solaire du monde et permettra d’alimenter en électricité 1,1 million de personnes.

Au mois de février l’an dernier, le Roi Mohammed VI a inauguré Noor I, la première étape du projet, d’une capacité de 160 MW. Les deuxième et troisième phases du projet apporteront une capacité supplémentaire de 200 MW et 150 MW respectivement au réseau national, avec une mise en service prévue pour 2018, tandis que la quatrième et dernière phase du projet, lancée en avril, contribuera à hauteur de 70 MW à la production électrique nationale.

 Les trois premières structures utiliseront la technologie thermo-solaire (CSP) – une technique grâce à laquelle de grands miroirs concentrent l’énergie solaire afin de faire chauffer un liquide contenu dans des tubes et de produire de la vapeur qui fait ensuite tourner des turbines – tandis que la quatrième utilisera des panneaux solaires photovoltaïques conventionnels.

 La centrale Noor I est dotée d’une capacité de stockage thermique capable de fournir trois à cinq heures d’électricité lors de la pointe de consommation du soir – soit environ 34 000 GWh, selon l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable. Noor II fera passer ce chiffre à sept heures et Noor III à huit, grâce à l’utilisation d’une tour solaire pour stocker l’électricité.

 Cette technologie permettra au complexe de fournir de l’électricité de nuit comme de jour – une avancée majeure dans le secteur de l’énergie solaire, qui a comme caractéristique inhérente l’irrégularité de la production.

 

Objectif 42% d’électricité renouvelable d’ici 2020

 

De telles augmentations de capacité sont grandement nécessaires : selon des chiffres publiés par le MEMDD, la consommation annuelle nationale d’électricité devrait atteindre 49 TWh d’ici 2020 et 65 TWh d’ici 2025, soit plus du double des 28 TWh produits en 2014.

 Si le pays reste un importateur net d’énergie, il ne cesse de se rapprocher de son objectif de satisfaire 42% de ses besoins en électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2020 et 52% d’ici 2030, l’énergie solaire et l’énergie éolienne contribuant pour chacune d’entre elles à 20% et l’énergie hydraulique à 12%. En 2009, le Maroc produisait à peine 1,7% de son électricité à partir de sources renouvelables, un chiffre qui l’an dernier atteignait 34%.

 Le gouvernement projette d’intégrer au réseau électrique national une capacité additionnelle de production de 10 000 MW à partir d’énergies renouvelables d’ici 2030 : 4560 MW pour le solaire, 4200 MW pour l’éolien et 1130 MW en provenance de nouveaux barrages hydroélectriques.

 

Si l’énergie solaire continuera d’occuper la première place, l’énergie éolienne constituera le deuxième fournisseur d’énergie verte. Le royaume abrite déjà le plus grand parc éolien d’Afrique. Doté d’une capacité installée de 300 MW, le complexe éolien mis en service il y a trois ans près de la ville de Tarfaya au sud du pays alimente 1,5 million de foyers en électricité et a contribué à réduire les émissions de  CO2  du pays.

 La hausse de la demande et les questions environnementales pèsent lourd sur les choix de production d’électricité Le choix du développement des énergies renouvelables au Maroc repose sur de solides arguments, étant donné le fort taux d’irradiation solaire et l’augmentation de la demande. Le royaume compte parmi les pays les plus ensoleillés du monde, comptabilisant plus de 3000 heures d’ensoleillement par an.

 La demande d’électricité a enregistré une hausse de 6,6% au cours des dix dernières années, et les pressions exercées sur l’environnement sont de plus en plus manifestes. On s’attend à une hausse de la température moyenne au Maroc de 0,5 à 1°C d’ici 2020, d’encore 1°C d’ici 2050, puis d’1,5° supplémentaire d’ici 2080. Les précipitations pourraient quant à elles accuser une baisse allant jusqu’à 30% d’ici 2100, mettant en difficulté les systèmes de refroidissement et d’irrigation.

 Les 7 et 8 août derniers, le pays a enregistré un pic historique de demande énergétique en raison des températures extrêmement élevées qui ont conduit à une utilisation massive de la climatisation et de l’irrigation. Selon l’Office National de l’Électricité et de l’Eau Potable, l’autorité chargée de la surveillance du secteur, la consommation quotidienne maximale a atteint un sommet historique de 124 190 MWh le 8 août – une hausse de 2931 MWh par rapport aux chiffres de l’année précédente.

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