Le Maroc, pays non-pétrolier, veut faire la guerre au gaspillage énergétique - Maghreb Emergent

Le Maroc, pays non-pétrolier, veut faire la guerre au gaspillage énergétique

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Le Maroc, pays non pétrolier, veut lutter contre le gaspillage de la seule énergie qu’il produit, l’électricité. Un nouveau programme de remplacement des lampes à incandescence par des lampes LBC vient d’être mis en place par l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). Objectif: installer dans les foyers marocains 10 millions de lampes à basse consommation (LBC).

 

Au titre de la 2ème phase du Programme ”Inara”, l’ONEE devrait remplacer 15 millions de lampes à Incandescence par des Lampes à Basse Consommation (LBC) dans les zones où il assure la distribution de l’électricité. Au Maroc, avec la gestion déléguée de la distribution de l’eau, la collecte des ordures ménagères et la distribution de l’électricité dans les grandes villes, plusieurs opérateurs étrangers ont décroché des contrats de gestion de ces secteurs, dont les français Veolia et la Lyonnaise des eaux.
La seconde phase du programme ”Inara” porte donc sur l’installation de 10 millions de LBC supplémentaires. Ce programme est financé par la banque allemande KfW. Selon l’ONEE, les résultats de cette seconde phase se traduiront par ”un effacement de 330 MW en pointe, soit un gain annuel en investissement de l’ordre de 445 millions de dirhams, une économie de Fioul de 132 975 tonnes/an et des réductions annuelles de 228 000 tonnes d’émissions de CO2”.
Pour autant, les premières LBC ne seront livrées aux clients de l’ONEE qu’à partir de septembre 2014. Avec une facture annuelle énergétique de plus de 6 milliards d’euros, le gouvernement de Benkirane a été contraint de réintroduire le système d’indexation des prix des carburants à la pompe, et de limiter la subvention annuelle qu’il attribue à la caisse de compensation, qui gère le soutien aux produits de première nécessité, pour en réduire la charge sur le budget de l’Etat.

Electrification des foyers en hausse

L’ONEE, dont le programme va être réalisé par de petites entreprises familiales (TPE), compte dans la foulée contribuer ”à la création d’emplois à l’échelle de toutes les localités concernées par l’opération”. La 1ère phase de ce programme, financée par la Banque Mondiale, a été lancée en 2008 et a permis, grâce à l’installation d’environ 5 millions de LBC, l’écrêtement de la puissance appelée, de l’ordre de 180 MW en période de pointe. L’Office veut réduire la consommation d’énergie en période de pointe, notamment dans les zones rurales, très friandes d’électricité, car ne disposant pas de gaz naturel pour la cuisson, alors que le gaz butane revient cher (45 Dh la bonbonne de 12 kg).
En 2007, l’ONEE avait déjà mis en place un Plan de Valorisation de l’électrification rurale (PlanVER), qui a permis à plus de deux millions de foyers d’être branchés à fin 2012 contre 1,76 million en 2007 et l’électrification de 39.263 villages. Et, d’ici 2017, l’ONEE va accroître de 67% sa capacité de production électrique, soit 4.580 MW, grâce à un plan d’équipement sur la période 2013-2017 qui lui coûtera environ 35,5 milliards de dirhams (3 mds d’euros environ).
L’alternative éolienne
Outre les ”économies” d’énergie électrique programmées par l’ONEE, les autorités marocaines ont également mis en place un vaste programme de production d’énergie à partir du renouvelable, dont l’énergie éolienne. Avec un investissement global de 31,5 milliards de dirhams, le Maroc compte produire cinq grands parcs éoliens à l’orée de 2020, date à laquelle la production d’énergie électrique provenant de l’éolien devrait atteindre 2.000 MW/an.
Boualem Alami

 

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