Le succès de la Symbol "algérienne" est tributaire du retour du crédit à la consommation - Maghreb Emergent

Le succès de la Symbol “algérienne” est tributaire du retour du crédit à la consommation

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Le prix de la Renault Symbol de Oued Tlélat est trop élevé. Mais ce handicap peut être dépassé grâce au crédit à la consommation. Ce qui explique la synchronisation entre l’arrivée de l’une et le retour de l’autre.

 

La Renault Symbol « made in Algeria » va accélérer le retour du crédit à la consommation. Aucune décision officielle n’a été annoncée, mais les spécialistes s’accordent à dire que le succès du modèle devrait largement dépendre du retour du crédit à la consommation, particulièrement quand l’usine d’Oran atteindra son rythme de croisière, avec le risque de saturer le marché sur cette gamme de produit.

Economistes et courtiers s’accordent pour dire que la Symbol fabriquée en Algérie est trop chère. Il faudra donc la booster pour lui assurer un débouché. Dans sa gamme, « elle n’est pas réellement compétitive, si on la compare aux modèles des autres marques », estime un courtier qui affirme ne jamais rater un jour de marché, de Koléa, au centre, jusqu’à Mesra, à l’ouest.
Dans un premier temps, la Symbol sera disponible en deux modèles. La version de base (1.2l, 75cv) devrait coûter 1,223 millions de dinars, contre 1,287 millions de dinars pour la seconde version (1.6l, 80cv). L’économiste Abdelhak Lamiri, qui avait tiré la première salve concernant les prix, affirme « trouver le prix excessivement cher pour une voiture exonérée de TVA et de la TVN » (taxe véhicule neuf). La TVN est variable selon les modèles.
« Ouvrez bien les yeux »
Pour bien marquer son étonnement face au prix de la Symbol, Abdelhak Lamiri a écrit : « Ouvrez bien les yeux. Au début, j’ai cru que je n’avais pas bien lu ».Il note que la Symbol est «au même prix que la version roumaine dynamique ». A titre d’indication, il cite aussi le modèle ATOS de Huyndai, qui« coûte à sa sortie d’usine en Corée du sud l’équivalent de 290.000 dinars”.
La Symbol est au même prix qu’une Ibiza de Seat, ou une Clio 4, selon les publicités de la firme Renault. La Logan est beaucoup moins chère. La Symbol coûte 200.000 dinars de plus qu’une Peugeot 301, véhicule d’entrée de gamme similaire, très prisée sur le marché malgré des débuts difficiles, selon un courtier. Celui-ci affirme qu’une Symbol d’importation qui a roulé 10.000 kilomètres peut être acquise pour moins d’un million de dinars. Il se demande si celle fabriquée à Oran sera de même qualité. Il n’exclut pas un engouement, au moins dans les premiers temps, à cause de la curiosité que suscite ce véhicule, mais à terme, « le marché reprendra ses droits », dit-il.
Aider son produit est une pratique courante
Et le marché est devenu très difficile, particulièrement avec la baisse des ventes, pour la deuxième année consécutive. Les citadines, moins chères que la Symbol, sont nombreuses et très prisées : la Fabia de Skoda à 1.1 millions de dinars, les modèles Swift de Suzuki au-dessous du million de dinars, la Micra de Nissan dans la même fourchette, ainsi que la Picanto du coréen KIA, également au-dessous du million de dinars. Dans les modèles similaires à la Symbol, ceux d’entrée de gamme, il y a la Logan, dont elle constitue une copie, ainsi que plusieurs modèles autour d’un million de dinars : la Peugeot 301, la Nissan Sunny, l’Accent de Hyundai et la Voleex GreatWall, ainsi que des modèles au même prix mais nettement plus côtés, comme la Seat Ibiza, la Ford Fiesta et la Clio de Renault!
La Symbol ne pourra donc assurer son succès sur ses seules qualités et son prix. Le GPS dont elle est pourvue est un argument de vente, mais en Algérie, il a peu d’importance, estime le propriétaire d’un commerce de véhicules d’Alger.
Il faudra donc un coup de pouce du gouvernement, ce qui est de bonne guerre. La Symbol sera éligible au crédit à la consommation, avec ses 17% d’intégration annoncés. Pour l’heure, il s’agit essentiellement du coût de la main d’œuvre et de différents frais, les pièces fabriquées en Algérie et entrant dans le montage se limitant à quelques garnitures en plastic. Mais sur le long terme, il sera difficile d’assurer le succès d’un véhicule sur la seule aide de l’Etat. Il faudra que la Renault fabriquée en Algérie invente ses propres atouts, pour se développer de manière autonome, sans l’aide publique. Ce sera sa seule garantie de succès.

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