Une Algérie à la pointe du numérique avec une administration 100% digitalisée et des pôles d’excellence high-tech dans tout le pays… Nous sommes nombreux à en rêver, révèle le dernier sondage du collectif Nabni (Notre Algérie bâtie sur de nouvelles idées) qui, à son niveau, travaille déjà à donner forme à cette Algérie digitale.
C’est la rentrée mais cette année, pour une fois, tout est prêt. L’inscription des enfants a été bouclée en dix minutes sur le site du ministère de l’Education, les factures accumulées pendant les vacances ont été payées sur internet en cinq minutes et le nouveau passeport biométrique est même arrivé dans la boîte aux lettres. Serein, vous profitez des derniers jours de congés tranquillement à la maison. Au journal télévisé, les bonnes nouvelles s’enchaînent : l’Algérie vient de détrôner l’Inde dans le domaine informatique, devenant le leader mondial en matière numérique. Qu’il est doux de rêver de l’Algérie de demain ! Si doux, que dès que l’occasion se présente, les propositions pour un futur meilleur fusent. C’est ce que révèlent les réponses au sondage « Quelle Algérie rêvée pour 2030 ? » publié par le collectif citoyens Nabni sur son site internet du 4 juillet au 17 août. « Cette nouvelle activité intitulée l’Algérie rêvée est un exercice nouveau », déclarait Abdelkrim Boudra, porte-parole du collectif, lors de la rencontre-débat de lancement, le 4 juillet dernier. « On a voulu sortir des discours habituels sur ce qui ne va pas pour proposer un projet participatif invitant à imaginer l’Algérie de 2030 ».
Réalisé à partir de l’outil Survey Monkey, le sondage se déclinait en six questions invitant le sondé à livrer « les grands projets », « la grande réalisation » et un « chiffre-clé » de l’Algérie de 2030 ainsi que « des exemples réussis de développement » et d’ « initiatives exemplaires », tout en laissant une place à la créativité avec la possibilité de donner « sa vision du rêve algérien » par une production multimédia. Sur les 222 réponses obtenues, les TIC ne sont pas en reste. Les grands projets à réaliser dans le domaine reviennent régulièrement : « une administration totalement digitalisée », « la ville de Sidi Abdallah, première « Silicon Valley » de l’Afrique du nord », « Constantine, Annaba, Batna, Ghardaïa et Tamanrasset, nouveaux pôles de développement de l’industrie high-tech », « l’Algérie intègre le top 4 des pays en fort développement aux côtés du Brésil, de l’Inde et de la Chine », « le nouveau Steve Jobs est Algérien », etc. (voir encadré).
La « pierre » Nabni
Encore peu visible sur le terrain, l’Algérie de demain, digitale et numérisée, se construit donc dès aujourd’hui, dans les esprits, mais aussi chez Nabni. Depuis sa naissance, en 2011, l’initiative citoyenne utilise les nouvelles technologies, à la fois pour diffuser largement ses réalisations et permettre au plus grand nombre de participer au projet. Quelques mois seulement après sa création, le collectif s’est doté d’un site internet. « L’objectif de départ était de soumettre chaque semaine aux Algériens dix mesures du rapport Nabni 2012 « 100 mesures » pour qu’ils donnent leurs avis et proposent, à leur tour, leurs propres mesures grâce à un formulaire en ligne », rappelle Rostane Hamdi, membre de Nabni chargé de piloter et d’animer la partie web au moment de son lancement.
Lieu d’échange et de concertation, le site web et les réseaux sociaux qui lui emboîtent le pas (Facebook, Twitter, Youtube et LinkedIn) répondent aussi à un impératif de transparence cher au collectif. Toutes les activités – rapports, rencontres avec les institutionnels, débats publics, etc. – sont ainsi publiées et partagées sur internet. Les derniers débats portant sur le « renouvellement du récit national » et « des langues parlées en 2030 », organisés pendant le mois de juillet, ont même été filmés en intégralité et mis en ligne sur la chaîne Youtube de Nabni.
Pour poursuivre la réflexion et le travail sur les questions numériques, un groupe TIC s’est constitué au sein de Nabni. Regroupant une dizaine de personnes, « des trentenaires jusqu’à des vétérans des TIC éparpillés entre l’Algérie, l’Europe, les Etats-Unis et le Moyen-Orient », ce groupe œuvre à « remettre le débat autour des TIC à son juste niveau », témoigne Mohssen, un de ses membres. « Il s’agit d’étendre le débat pour ne pas le limiter uniquement à une question de téléphonie ou de sujet technique d’experts, mais en faire un vrai levier de révolution économique afin de porter le pays vers l’ère digitale ». Un atelier des Technologies de l’Information et de la Communication, sera organisé le dimanche 25 octobre à Alger par le groupe TIC du collectif NABNI. Pour les détails, restez connectés !