Par Rayan Hadjou
La pandémie a généré de nouvelles priorités dans les entreprises. Une compétence nouvelle émerge, la planification d’évènements imprévus.
Une étude du cabinet d’audit Deloitte faite en 2021 au niveau global y compris le territoire Algérien dédiée aux tendances de management des entreprises montre que les priorités ont significativement évolué. Principale conclusion : « les dirigeants estiment que la redéfinition du travail et l’innovation seront essentielles à la réussite future ». Cela s’est traduit par une augmentation des budgets recrutement pour les postes en Analyse Data notamment, permettant de récolter et de tracer les informations en temps réel afin de mieux se positionner en conséquence. Un autre métier dont la demande a augmenté est l’expertise en Affaires Publiques / Gouvernementales.
Les données récoltées par LinkedIn – site numéro un de networking professionnel – attestent que plus de 25% des entreprises au niveau mondial ont eu recours à cette expertise à travers un recrutement direct ou du consulting.
Par ailleurs, deux autres points importants ont été notés par Deloitte :
– La « Planification d’événements improbables » représente désormais un des piliers de la stratégie des entreprises ;
– La « Capacité d’adaptation » a été propulsée au sommet des compétences ou talents recherchés.
En effet, selon l’étude, principalement au niveau local, beaucoup d’entreprises sont réactives plutôt que proactives. Ce manque de mesures préventives peut engendrer de grosses pertes. L’individu ne s’étant pas correctement préparé à toutes les éventualités, ses mesures curatives deviennent par conséquent caduques. Pour contrecarrer ce cas de figure – ayant pris de court le monde en mars 2021 – 61% des entreprises ont la volonté de ‘réinventer le travail’ à l’opposé de seulement 29% avant la COVID-19 ; cette réinvention du travail se décline non seulement sur les prérogatives et la polyvalence du personnel mais aussi sur la façon de travailler de manière générale : la planification d’événements improbables a été introduite comme nouvelle pratique proactive dans le but de se préparer à toute secousse pouvant représenter une menace à la stabilité de l’entreprise.
L’enjeu du bien être
L’introduction de ce pilier sur le plan stratégique se traduit sur un niveau plus opérationnel par la valorisation de la capacité d’adaptation en tant que compétence indispensable à la bonne pérennisation de l’entreprise mais aussi de l’employé au sein de l’entreprise : les défis se multiplient et l’adaptabilité serait la clé de l’équilibre employeur-employé.
En définitive, employeurs et employés doivent à tout prix travailler en étroite collaboration pour maintenir cet équilibre et permettre à la stabilité de se réinstaller définitivement. Certaines mesures ont été déployées pour soutenir cet équilibre tel que le Télétravail, pratique considérée comme bénéfique par les deux parties – employeurs et employés – lorsque celle-ci est appliquée avec modération ; cela dit, une divergence majeure a été notée par Deloitte et celle-ci représente une menace relativement importante à prendre en considération : la divergence entre dirigeants et collaborateurs au sujet de la priorisation du bien-être.
En effet, lorsque la question a été posée, les collaborateurs ont placé le bien-être dans leur top trois sur une liste de quatorze (14) priorités, tandis que les dirigeants le placent en 10ème position. Un juste milieu pourrait néanmoins être trouvé et établi et cela représenterait un consensus particulièrement bénéfique car il assurerait à lui seul la loyauté et l’engagement des deux parties réciproquement, et, par conséquent, permettrait de stabiliser l’entreprise et les emplois qu’elle génère sur le marché et à travers le temps.