En matière de promotion de l’innovation en Algérie, les grandes entreprises locales restent à la marge. Ce sont les multinationales qui innovent le plus en matière de méthodes de conception, de production, de collaboration, de travail et d’organisation.
Les multinationales activant en Algérie occupent la première place en matière de promotion de l’innovation, selon le dernier « Baromètre Mondial de l’innovation » de General Electric, rendu public ce samedi. Elles sont suivies par les PME. Le gouvernement et autorités publiques prennent la troisième place avant, « les entrepreneurs et start-up » en quatrième place, talonnés par l’université-laboratoire de recherche. Les grandes entreprises locales demeurent le maillon faible de ce classement établi, selon ce sondage international effectué par General Electric sur un échantillon de 2750 dirigeants d’entreprises de 23 pays, dont 97 cadres dirigeants Algériens sélectionnés sur des critères tels que « l’implication dans la prise de décision et la gestion de la stratégie d’innovation de leurs entreprises» où on retrouve des Directeurs Généraux, des responsable de la recherche et développement, exerçants notamment dans les secteur de la production, l’industrie, la santé et l’énergie. Pour cette cinquième édition, GE a focalisé son étude sur le « numérique » et son impact sur l’innovation dans l’entreprise qui établit un classement des acteurs promoteurs d’innovation en matière de méthodes de conception, de production, de collaboration, mais aussi des méthodes de travail et d’organisation. « Le numérique devient un secteur à part entière, et son application une nécessité pour toute industrie », souligne le rapport.
Sur le plan des politiques relatives à l’innovation, près de 47% des personnes sondées affirment que les réglementations liées à la confidentialité et à la protection des données peuvent freiner les entreprises à lancer des innovations radicales et transformatrices.
Sur un autre point, le Baromètre de GE a relevé que 78% des Algériens auditionnés sont optimistes quant à la transformation du secteur de l’industrie grâce aux équipements et procédés de production de pointe. Toutefois, ils sont moins confiants (en comparaison avec leurs homologues étrangers) quant à l’impact de l’automatisation et de la robotique sur la transformation du marché du travail.
La quatrième révolution industrielle, et les obstacles à l’innovation
Par ailleurs ces mêmes cadres dirigeants sont « très optimistes (84%) quant à la quatrième révolution industrielle, qui pour eux, marque le début d’une nouvelle ère » malgré la robotisation et la digitalisation de l’économie (ubérisation sous d’autres cieux), facteur de bouleversement du marché du travail. Le rapport de GE souligne que la révolution numérique ne se résume pas à l’usage d’outils numériques, mais elle engendre, dans l’entreprise, de nouvelles méthodes de conception, de production, de collaboration, mais aussi des méthodes de travail et d’organisation.
Selon le document, 75% des cadres algériens interviewés appréhendent le « Darwinisme digital » ; la crainte de ne pas pouvoir s’adapter au rythme de l’évolution de la technologie et de voir son entreprise et ses solutions devenir obsolètes ».
Le rapport montre par ailleurs que l’entreprise en Algérie fait face à des obstacles « similaires à ceux identifiés par l’échantillon mondial », tels que la capacité d’acquérir et d’intégrer des innovations externes, ou encore la difficulté à identifier un business model efficace afin d’encourager les nouvelles idées. On retrouve celui du manque d’investissement et d’apports financiers suffisants, et enfin 51% des auditionnés soulignent l’incapacité de l’entreprise à prendre des risques.