Une stratégie sera prête vers la fin du mois courant afin de saisir l’opportunité « historique » à la lumière du boycott russe des produits agricoles européens et américains. Les marocains ciblent certains secteurs de « niches » comme les produits agroalimentaires, de la pêche et du cuir. La Haute commission maroco-russe se réunit le 17 septembre prochain.
Les contre-sanctions russes sur les produits agricoles européens et américains européennes pourraient bien bénéficier aux exportateurs marocains des fruits et légumes. C’est ce qu’a déclaré Hassan Sentissi El Idrissi, président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX) et président du Conseil d’affaires maroco-russe. Pour lui, ‘la Russie possède un important marché de consommateurs. Une opportunité à saisir par les exportateurs marocains, sachant que ce pays est un grand importateur mondial en centaines de milliards de dollars ». Selon le journal marocain francophone « Les Eco Inspirations », l’ASMEX a fait savoir qu’une stratégie sera prête vers la fin du mois courant afin de saisir cette opportunité historique. L’accent est mis sur certains secteurs de « niches ». Il s’agit notamment des produits agroalimentaires, de la pêche et du cuir. Plus que cela, les exportateurs marocains y voient également l’occasion de rediriger certaines de leurs exportations européennes vers la Russie, ajoute la même source.
A en croire M. Sentissi, certains produits marocains exportés vers l’Europe finissent le plus souvent dans le marché russe. En dépit des nombreux obstacles qui plombent les échanges entre les deux pays, le président de l’ASMEX estime que les opérateurs nationaux ont la capacité de répondre à une partie de la demande russe malgré la féroce concurrence qui s’annonce.
Maroc envisage de tripler ses exportations d’agrumes vers la Russie dans 4 ans
Pour le Maroc, la décision russe semble tomber à point nommé : la Haute commission se réunit le 17 septembre prochain. Les moyens de renforcer les échanges seront justement au centre des débats, précise le journal marocain. L’heure est donc au renforcement des échanges bilatéraux et surtout à la diversification comme le note le président de l’ASMEX. » Le marché russe a été inscrit en tête des destinations d’intérêt dans le cadre du plan d’action 2013-2015 de l’ASMEX », note Hassan Sentissi. Les expéditions marocaines vers la Fédération de Russie sont essentiellement dominées par les agrumes. Ces dernières sont suivies de ventes de farine et d’huile de poisson. Quant aux exportations russes, elles sont principalement composées d’huile brute de pétrole, suivies de la houille, du fer et du soufre brut. D’après, les responsables de l’Association des exportateurs d’agrumes (ASPAM), le Maroc envisage de tripler ses exportations d’agrumes vers la Russie d’ici 2018. A présent, la Russie est devenue le premier client du Maroc pour les agrumes avec 60% du volume exporté, l’Amérique du Nord a absorbé entre 10 à 15% et l’Union européenne 30%. Le Maroc a réussi à expédier en 2012-2013 près de 200.000 tonnes de mandarines la saison dernière en Russie, en augmentation de 52% par rapport à des campagnes précédentes.
Bien que le Maroc soit le second client arabe de la Russie, après l’Egypte, il reste un partenaire commercial mineur (29ème, l’UE étant considérée comme un seul bloc). A l’inverse, la Russie est le 5ème partenaire commercial du Maroc (l’UE étant considérée comme un seul bloc), avec des échanges commerciaux qui ont représenté environ 1,6 milliards d’euros, soit 1,7% des échanges marocains. La Russie exporte principalement de l’orge et importe des agrumes, des pommes de terre, de la farine de poisson et des tomates. En 2013, le Maroc était le 30ème fournisseur de la Russie (1% des importations russes) et son 37ème client (0,4% des exportations).