Les menaces de grèves pouvant affecter dans les prochains jours le secteur pétrolier de la Norvège, premier fournisseur de produits pétroliers européen, ont fait progresser les cours du brut mardi en cours d’échanges européens.
Vers 10H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août valait 48,48 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 1,32 dollar par rapport à la clôture de lundi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude (WTI) pour la même échéance gagnait 1,34 dollar à 47,67 dollars, selon l’agence AFP.
Les cours du Brent et du WTI ont débuté la semaine dans le rouge, toujours lestés par l’appréciation du dollar ainsi que par des informations selon lesquelles la reprise de la production nigériane, perturbée depuis plusieurs mois par des interruptions non planifiées de production, se confirmait.
La pression à la vente (de lundi) a été entraînée par des informations selon lesquelles la production pétrolière au Nigeria avait atteint 1,9 million de barils par jour après l’achèvement de travaux de réparation, relevaient les analystes de Commerzbank.
Or, selon ces derniers, la production du premier producteur africain d’or noir était tombée pour un temps à moins d’un million de barils par jour en raison des nombreuses attaques sur des installations pétrolières perpétrées depuis le début de l’année par des groupes rebelles, en particulier les Vengeurs du Delta du Niger (NDA).
Mais ce facteur baissier n’a pas tardé à être contrebalancé par des menaces d’interruptions de production en Norvège, où des grèves risquent dès ce week-end de secouer l’industrie pétrolière et gazière, ajoutaient les experts de Commerzbank.
Ces derniers précisaient que d’après des sources syndicales, sept champs pétroliers et gaziers norvégiens étaient concernés.
Les choses semblent s’être calmées au Nigeria mais le long week-end à venir (en raison d’un jour férié lundi aux États-Unis pour la fête nationale, NDLR) verra le risque du début d’une grève des travailleurs (sur le secteur pétrolier) en Norvège si les négociations salariales échouent vendredi, détaillait Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
En Asie, les prix du baril également rebondis ce mardi, en raison d’achats à bon compte, dans un marché toujours inquiet des conséquences économiques de la décision britannique de sortir de l’Union européenne.
Vers 03H30 GMT, le baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en août progressait de 64 cents, à 46,97 dollars, dans les échanges électroniques en Asie.
Il reste que « les turbulences sur les marchés financiers, provoquées par les résultats du référendum au Royaume-Uni, maintiennent la pression sur les cours du pétrole, qui risquent d’enregistrer une perte mensuelle en juin », selon Bernard Aw, analyste chez IG Markets à Singapour.
« Le manque de direction du gouvernement britannique, et la perspective d’une bataille pour le pouvoir (à Londres) continuent de plomber l’appétit des investisseurs, ce qui risque de durer toute la semaine », a-t-il déclaré à l’AFP.
En outre, le renforcement du dollar -considéré comme une valeur refuge en cas d’incertitudes- n’aide pas. Les cours du brut ont mécaniquement tendance à baisser quand le billet vert s’apprécie. Le baril, libellé en dollar, devient plus cher pour les investisseurs munis d’autres devises, ce qui réduit la demande.