Les révélations de Tayeb Louh enfoncent Said Bouteflika - Maghreb Emergent

Les révélations de Tayeb Louh enfoncent Said Bouteflika

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Les graves révélations de Tayeb Louh, ex ministre de la justice et garde des Sceaux, accablent Said Bouteflika, frère conseiller du Président déchu.

Le torrent de vérités exhalées par Tayeb Louh a, en effet, fini par emporter Said Bouteflika qui s’était muré dans un silence tombal en première instance. Auditionné par les magistrats à la prison militaire de Blida, Said Bouteflika est rattrapé par de nombreuses affaires, notamment l’affaire aux nombreux dessous qu’est celle de Chakib Khelil, ex ministre de l’énergie et des mines, actuellement en cavale et sous le coup d’un mandat d’arrêt international.

Les magistrats conseillers près la Cour suprême ont inculpé Said Bouteflika pour plusieurs faits, dont « Trafic d’influence », « Entrave à la justice », « Incitation à la partialité », « Faux en écriture officielle et trafic d’influence », autant de chefs d’accusation qui concernent également Tayeb Louh et qui révèlent au grand jour une effroyable instrumentalisation de la justice. Le « Grand déballage » de Tayeb Louh devant les magistrats conseillers de la 5eme Chambre près la Cour suprême, a fini par éclabousser Said Bouteflika qui a toutefois récusé les inculpations retenues contre lui dans le cadre de l’affaire Tayeb Louh.

L’ex garde des Sceaux n’a pas pris de gants pour affirmer que « C’est le frère du Président, Said Bouteflika, qui l’aurait instruit de trouver « une parade » pour faire « annuler le mandat d’arrêt international et la procédure de poursuite engagée contre lui et les membres de sa famille » Chakib Khelil est impliqué dans l’affaire dite Sonatrach II, celle-ci concernerait les marchés obtenus par le Groupe pétrolier italien Eni, à travers sa filiale Saipem en Algérie, et les transferts d’importants fonds vers des comptes domiciliés dans des paradis fiscaux.

Dans cette affaire, des mandats d’arrêt internationaux viseraient plusieurs personnes, Outre Chakib Khelil, citons ses deux enfants, le magnat Omar Habour, Farid Bedjaoui, un proche de Chakib Khelil, le Conseiller financier, Réda Hamech, l’ancien Directeur de Cabinet Mohamed Meziane, et un ancien vice-président de Sonatrach et sa fille, tous poursuivis pour « corruption » « trafic d’influence » « abus de fonction » « blanchiment d’argent » « direction d’une association de malfaiteurs » et « organisation criminelle transnationale ».

En fuite aux Etats-Unis, Chakib Khelil a pu regagner l’Algérie en 2016 après avoir été lavé de tous soupçons dès 2015. L’ex ministre de la justice avait « instruit » les magistrats de la chambre d’accusation de trouver « La parade judiciaire » pour annuler les charges retenues contre Chakib Khelil, l’un des hommes les plus proches du président déchu. Et c’est sur suggestion du « frère cadet du président » que les frères Kouninef et Ali Haddad verront assaini leur contentieux, avec en sus moult décisions en leur faveur.

Plus d’une vingtaine de magistrats « victimes de pressions » ont été par ailleurs entendus en qualité de témoins à charge par les magistrats instructeurs près la Cour suprême. Les magistrats qui présidaient les commissions électorales, particulièrement à l’ouest du pays, se seraient retrouvés sous la pression des « SMS » et des « instructions d’en haut » pour changer le cours du vote au profit du parti de l’ex ministre, le FLN.

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