L’accord entre les parties protagonistes de la crise libyenne risque d’attendre davantage au vu de la réticence affichée ce mardi par le Congrès Général National (CGN). Sur le terrain, les combats se poursuivent et le sort du croissant pétrolier n’est pas abordé.
A la veille de la tenue de la réunion des parties en conflits en Libye, prévue cette semaine au siège des Nations Unies à Genève, les médias locaux parlent d’une réticence de la part du parlement de Tripoli à y prendre part, sans donner les motifs de cette position. Hier, la liste des parties conviées à ce rendez-vous a été divulguée par une source diplomatique au site d’information Africagate.
Cette liste, dont sont exclus les représentants des groupes armés, comprend 3 personnalités du CGN ( Parlement de Tripoli à majorité islamiste, élu en 2012, pour remplacer le Conseil National de transition), 4 personnalités du Parlement de l’Est de Tobrouk ( anti-islamiste, élu en juin 2014 et non reconnu par la Cour suprême libyenne), 2 députés élus qui boycottent ce parlement et le vice président de l’ancien Conseil National Libyen. Des représentants du sud, des Touaregus et de la société civile sont également conviés à ces négociations.
Désaccord entre toutes les parties belligérantes
Cette réunion prévue initialement pour le 5 janvier a été reportée pour des raisons d’indisponibilité et de désaccord entre toutes les parties belligérantes. Le correspondant de l’agence chinoise Xinua, révèle que le refus du CGN d’aller à Genève est du à sa non reconnaissance de la légitimité d’un autre parlement, en l’occurrence celui de Tobrouk. Pourtant, le CGN a fait part la semaine dernière de sa « détermination à soutenir les efforts de la mission onusienne pour faire aboutir le dialogue vers une solution à la crise qui prévaut actuellement dans le pays ». La mission onusienne pour la Libye (Unsmil) , avait annoncé la semaine dernière que les parties libyennes en conflit ont accepté de tenir un nouveau round de dialogue au siège du bureau de l’ONU à Genève.
Pour rappel, le dialogue inter-libyen a été initié en septembre dernier en vue de résoudre le conflit entre les deux parlements. La première réunion de ce dialogue a eu lieu en septembre dernier à Ghadames dans l’ouest libyen. Cette dernière qualifiée de « très positive », par M. Bernardino Leon le Représentant spécial et Chef de la Mission d’appui des Nations Unies en Libye, n’a pourtant abouti à aucun accord concret. M. Leon avait appelé les parties à un cessez-le-feu provisoire le temps de dresser les jalons d’une entente qui déboucherait sur la constitution d’un gouvernement consensuel. Un appel qui semble loin d’avoir un écho sur le terrain libyen.
Sur le terrain, on s’enlise dans le chaos
Ce matin, trois soldats sont morts dans l’explosion d’une voiture piégée qui a visé un commissariat dans la ville d’Adjdabia dans le nord-est du pays. Les combats à Benghazi se sont poursuivis dimanche et lundi, entre les milices du Conseil Consultatif des révolutionnaires de Benghazi et de l’armée du général Haftar. La ville de Tripoli semble coupée du monde et sa population est otage des combats qui opposent les combattants de Fadjr Libya (Aube de la Libye) et l’armée nationale. Les nouvelles sont parcimonieuses en provenance du croissant pétrolier situé dans l’est du pays, qui était la cible d’un incendie le 25 décembre dernier, après des frappes des miliciens de la coalition Fajr Libya.