Les Etats-Unis accentuent la pression sur les autorités libyennes en vue de parvenir à un accord permettant la tenue d’élections dans les meilleurs délais.
Washington a ainsi appelé, lundi, la Commission constitutionnelle mixte libyenne, formée par la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État, à convenir d’une base constitutionnelle permettant la tenue de ces élections.
C’est ce qui ressort d’une réunion, tenue au Caire, qui a rassemblé le président du Haut Conseil d’État libyen Khaled Mechri et l’ambassadeur américain à Tripoli, Richard Norland, selon un communiqué de ce dernier publié par l’ambassade de son pays sur Twitter.
Norland a déclaré : « J’encourage tous les participants à la prochaine réunion du Caire entre la Chambre des représentants (basée dans la ville de Tobrouk – est) et le Haut Conseil d’État, à œuvrer au nom du peuple libyen pour parvenir au consensus nécessaire à l’établissement de la base constitutionnelle des élections. »
« Nous avons convenu de la nécessité de soutenir le processus placé sous l’égide de l’ONU, qui vise à organiser des élections parlementaires et présidentielles dans les meilleurs délais, ainsi que l’exigent les électeurs libyens », a-t-il ajouté.
Le Haut Conseil d’État a déclaré, dans un communiqué, que Mechri et Norland ont convenu de la « nécessité de faire aboutir les travaux de la Commission du Haut Conseil d’État et de la Chambre des représentants afin de mener le processus constitutionnel à son terme ».
Ils ont souligné que « la voie la plus appropriée pour parvenir aux élections est le consensus du Haut Conseil d’Etat et de la Chambre des représentants sur une base constitutionnelle et la promulgation de lois afférentes », selon le communiqué.
La Commission mixte a conclu le 18 avril dernier, dans la capitale égyptienne, un cycle de négociations qui s’est étendu sur six jours, le deuxième tour de négociations étant prévu au Caire le 15 mai.
Nécessité de débloquer les champs pétroliers
Concernant la fermeture répétée des champs pétroliers et des ports, Mechri et Norland ont souligné « la nécessité de l’ouverture des champs pétroliers et des ports, car le pétrole est la principale source de revenus en Libye, avec la recherche d’un mécanisme qui garantisse la transparence des dépenses liées aux revenus pétroliers. »
Des groupes tribaux ont en effet fermé la plupart des champs pétroliers et des ports, depuis le 17 avril dernier, en appelant le gouvernement d’union nationale présidé par Abdelhamid Dbeibeh à céder le pouvoir au gouvernement de Fathi Bachagha, auquel la Chambre des représentants a accordé sa confiance début mars.
La Libye compte deux gouvernements depuis plus de deux mois, le gouvernement d’unité nationale refusant de céder le pouvoir à un gouvernement autre que celui issu d’un parlement élu, conformément aux recommandations du forum de dialogue politique.
Le gouvernement Dbeibeh est basé dans la capitale, Tripoli (ouest), tandis que le gouvernement Bachagha opère dans l’est et le sud du pays, ce qui a suscité des craintes locales et internationales que le pays ne retombe en proie à la guerre civile.
Pour faire face à cette situation, les Nations unies s’efforcent de parvenir à un consensus entre les libyens sur une base constitutionnelle permettant d’organiser des élections dans les meilleurs délais.
R.I./Agences