Les firmes américaines (y compris des filiales de sociétés étrangères) des secteurs de l’électronique, des logiciels, des services de télécoms et de l’Internet, ont dépensé plus de 220 millions de dollars en 2015 dans le lobbying politique. C’est moins qu’en 2014 et ce sera probablement inférieur en 2016.
Les dépenses en lobbying politique des quelques 250 compagnies américaines de l’industrie électronique, des logiciels ont atteint 28,4 millions $ depuis début de 2016. En 2015, ces sociétés ont dépensé en lobbying 122 millions $, et 117,8 en 2014, selon les chiffres du Center for Responsive Politics. Les opérateurs de services télécoms (environ 90 sociétés) ont également dépensé 21,8 millions $ depuis le début 2016, 90,7 millions $ en 2015, et 99,3 millions $ en 2014. Même si les dépenses de lobbying politique de l’ensemble de ces sociétés high-tech sont en train de baisser par rapport à 2014, il est inimaginable de voir ces firmes abandonner une pièce maitresse dans la politique aux Etats-Unis.
Comme l’explique le site Center for Responsive Politics (CRP), les « contributions politiques » des sociétés de l’industrie électronique, des logiciels, des télécoms et du high-tech en général, sont « relativement équitables », avec une « légère inclinaison » en faveur de « l’une ou l’autre des partis » qui contrôle le bureau ovale. Une différence qui atteindre « plusieurs millions de dollars ». Selon la même source, les « plus dépensiers » parmi les entreprises high-tech aux candidats en 2014 étaient : Microsoft, Intel, Cisco, Oracle et Hewlett-Packard. Mais la liste des contributeurs est bien plus longue. Outre les firmes citées, on compte parmi les contributeurs, en 2016, d’autres grands noms des compagnies high-tech. Il s’agit, entre autres, de : Qualcomm, Siemens AB, Apple, Dell, Philips, Texas Instrument, Toshiba, et Symantec.
Parmi les firmes des services télécoms, les plus importants contributeurs lors des élections de 2014, selon CRP, sont : National Cable and Telecommunications Association, Comcast Corp et Cellular Telecom and Internet Association. En 2014, les quelque 90 entreprises représentant ces deux secteurs ont versé près de 100 millions $ aux candidats des deux grands partis politiques aux Etats-Unis.
Google réduit ses dépenses de lobbying
« Leur lobbying ratisse large », estime le Center for Responsive Politics. Le site rappelle qu’en 2014 Microsoft avait « fait pression » lors des débats sur des lois sur la sécurité intérieure, les taxes, les droits d’auteur, et les questions d’immigration. Oracle avait s’était aussi investi concernant des mesures portant sur les droits des consommateurs en ligne, la cyber-sécurité et les droits humains dans le monde. Et Hewlett-Packard sur des lois liés à la concurrence, les impôts sur Internet, et l’application des lois sur le stockage de données ».
Du côté des firmes Internet, comme Google, Facebook, Amazon, eBay, Yahoo!, Netflixe, et Twitter, les dons pour le lobbying politique sont également monnaie courante, mais devraient baisser. Selon PR Newswire, Google a réduit de 25% ses dépenses de lobbying au premier trimestre 2016, soit un montant de 3,8 millions $, contre 5,1 millions $ à la période comparable de 2015. Par contre, Facebook a augmenté ses dépenses de lobbying de près de 14% passant 2,44 millions $ au premier trimestre 2015 à 2,78 millions $ à la même période de 2016. Chez Amazon la hausse est plus importante, 39%, avec un montant de 2,65 millions $ au premier trimestre 2016.
« Il est important de comprendre à quel point l’argent de ces entreprises jettent autour de Washington pour acheter les politiques qu’ils veulent », affirme John M. Simpson, de Consumer Watchdog, cité par PR Newswire. « L’élaboration des politiques c’est maintenant tout au sujet de l’argent, pas des grandes idées », ajoute-t-il.