Les ministres africains des Finances, de l’économie et de la planification, qui se réuniront le mois de mars prochain à Addis-Abeba (COM2023), seront devant des défis majeurs, compte tenu de l’évolution d’un contexte imprévisible marqué par la crise économique mondiale, les effets persistants du Covid-19 et la guerre en Ukraine.
Dans le cadre de la préparation de la COM2023, organisée chaque année par la commission économique des nations unies pour l’Afrique (CEA), le secrétaire-exécutif par intérim de cette instance, Antonio Pedro a présenté, lundi, lors d’une conférence de presse en visioconférence, un exposé sur les thématiques principales qui seront à l’ordre du jour des débats du comité des experts et les différentes délégations, dont la principale mission est de trouver des solutions concertées aux problématiques économiques du continent.
Selon Antonio Pedro, les séquelles économiques laissées par la Covid-19, la guerre en Ukraine et le changement climatique confinent le continent africain à des défis majeurs. Désormais, « le continent représente la plus forte proportion de pauvres de toutes les régions du monde », observe-t-il.
Un changement d’objectif s’impose ?
Même avant 2020, les pays africains, à travers l’Union africaine, ont tracé dans l’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 des objectifs, qui étaient, selon les experts, atteignables. Mais, avec les nouveaux paradigmes, les choses changent et se compliquent surtout avec l’émergence de nouveau conflits politiques et sécuritaires à travers le continent.
« La capacité des pays africains à lutter efficacement contre la pauvreté et les inégalités est également fortement limitée, compte tenu du déclin de la croissance économique, du rétrécissement de l’espace budgétaire, de l’augmentation de la dette, des chocs sur les matières premières et du durcissement des conditions financières mondiales », indique le secrétaire exécutif de la CEA.
Il regrette, par ailleurs, qu’il y ait « un risque de manquer les objectifs de réduction de la pauvreté et des inégalités fixés dans l’Agenda 2030 pour le développement durable et l’Agenda 2063 ». « L’Afrique que nous voulons, de l’Union africaine, encourt un risque plus élevé qu’il ne l’a jamais été auparavant », redoute-t-il.
Il est à noter que la réunion annuelle des ministres africains des Finances, de l’économie et de la planification intervient dans un contexte géopolitique intra-africain agité. Outre les tensions politiques en Afrique du Nord, entre l’Algérie et le Maroc, il y’a le conflit entre le Rwanda et la République démocratique du Congo et l’instabilité politique au Mali ainsi qu’au Burkina Faso et en Libye.