Le chef du gouvernement marocain Abdelilah benkirane veut aller vite et sans attendre les syndicats vers une réforme des régimes des retraites. Les syndicats, eux, protestent et réclament une reprise du dialogue social, gelé depuis 2011.
Devant les parlementaires en fin de semaine, le chef du gouvernement a appelé pour une application en urgence de la réforme des régimes de retraite, la situation dans le secteur devenant difficile avec la baisse des cotisants. Pour Abdelilah Benkirane en tout cas, il est »urgent » de réformer les régimes de retraite, l’écart du déficit entre les cotisations et les pensions s’est creusé davantage, passant d’1 milliard de dirhams en 2014 à 3 Mds en 2015 et devrait atteindre 6 Mds en 2016. En outre, les réserves de la Caisse marocaine des retraites (CMR), qui s’élevaient à 84 Mds de DH à fin 2014, seront totalement épuisées en 2022, a expliqué M. Benkirane devant les Parlementaires durant la séance mensuelle réservée à la poligtqiue générale du gouvernement. Pour lui, »la la réforme des régimes de retraite est un choix difficile qui ne tolère plus aucun retard. » S’appuyant sur la situation financière difficile des caisses de retraite, il a estimé que »si aucune mesure n’est entreprise, le seuil minimal des réserves financières requises par la loi sera épuisé et les réserves financières disponibles ne pourront couvrir plus de deux ans des droits des retraités. » Il sera dés lors procédé d’une manière automatique à la revue à la hausse du taux de cotisation qui passera de 20% actuellement à 42% pour garantir l’équilibre des cotisations et les prestations durant 10 ans supplémentaires. Résultat: la contribution des fionctionnaires sera revue à la hausse et passera de 10% actuellement à 21% à partir du 1er janvier 2019. Pis, l’allocation des pensions de retraites de quelque 400.000 bénéficiaires sera suspendue à l’horizon 2022, affirme le chef du gouvernement marocain.
Dialogue social dans l’impasse
Le dialogue social, en particulier sur la réforme des régimes de retraite, est en panne depuis avril 2011. Aucun accord n’a pu être obtenu entre le gouvernement Benkirane et les syndicats, notamment sur la réforme du régime des retraites. La grogne des syndicats s’est amplifiée après que le gouvernement ait transmis une première mouture du texte portant réforme du régime de retraites de la fonction publique au Secrétariat général du gouvernement. Mais, sans avoir consulté les syndicats, selon lesquels la mouture du gouvernement »n’aurait pas pris en compte les revendications et propositions des centrales syndicales ». Face à une sorte d’impasse du dialogue social entre syndicats et gouvernement, le Premier ministre serait prêt à envoyer au Parlement le projet de réforme de la retraite avant la fin de l’année »avec ou sans l’accord des centrales syndicales », indique t-on dans son entourage.
Les principales revendications syndicales
Les revendications des syndicats soumises au Gouvernement portent sur une hausse générale des salaires et des pensions de retraite, la baisse de la pression fiscale sur les salaires et l’amélioration des revenus, l’augmentation à 6.000 dirhams (environ 600 euros) des revenus non imposables, le respect des libertés syndicales et du Code de travail, la suppression de l’article 288 du Code pénal relatif à la grève. En outre, les syndicats veulent »l’instauration d’une approche participative dans la réforme du système de retraite », et l’application des autres dispositions de l’accord du 26 avril 2011.