Le journal électronique Lakome.com est bloqué depuis octobre par l’agence marocaine de règlementation des télécommunications (ANRT). Son directeur, Ali Anouzla, dont le procès pour «apologie du terrorisme » a été reporté, annonce qu’il n’attendra pas indéfiniment. Une autre version de Lakome pourrait être lancée.
Ali Anouzla, directeur du journal électronique marocain « Lakome » rendu inaccessible par l’Anrt (Agence nationale de réglementation des télécommunications) a indiqué qu’il n’attendra pas indéfiniment la levée de la suspension. Anouzla a déjà demandé, le 9 janvier dernier la levée du blocage imposé à Lakome depuis octobre dernier. Le directeur de publication de Lakome, avait été arrêté le 17 septembre dernier pour avoir publié un lien vers un article d’El Pais qui mettait une vidéo d’Aqmi qui s’en prenait à la monarchie marocaine qualifiée de « Royaume de la corruption ». Il a été libéré le 25 octobre 2013, à la suite d’une vaste campagne de solidarité au Maroc et à l’étranger, Ali Anouzla reste poursuivi pour « apologie du terrorisme », « assistance à des criminels ayant commis des actes de terrorisme » et «fourniture de moyens pour la commission d’actes terroristes ». Il est passible, selon la législation antiterroriste marocaine, d’une peine de 10 à 30 ans de prison. Le procès d’Ali Anouzala qui devait avoir lieu le 18 février au tribunal de première instance de Salé à Rabat a été renvoyé au 20 mai prochain. Ali Anouzla qu’il pourrait lancer une nouvelle version du site Lakome dans le cas où l’ANRT poursuit, ce que son comité de soutien, appelle un « blocage injuste et illégal » sur les deux versions (arabophone et francophone) du site. Les militants des droits de l’homme et de la démocratie au Maroc soulignent qu’Ali Anouzla fait l’objet d’une persécution systématique en raison d’un exercice sans concessions de son métier de journaliste. Le journaliste n’hésitait pas à traiter des sujets tabous comme la santé ou les absences du Roi ou les atteintes aux droits de l’homme. L’affaire du lien vers le site El Pais n’a été, selon eux, qu’un prétexte pour essayer de casser un site d’information irrévérencieux et très populaire chez les internautes.