L’économie marocaine a évité en 2015 le trou d’air de 2014, en enregistrant une hausse de la croissance du PIB de 4,5%, rapporte dans ses »’arrêtés des comptes nationaux pour 2015 », le Haut Commissariat au Plan (HCP).
Pour le gouvernement sortant, dirigé par les islamistes du PJD, c’est plutôt une bonne nouvelle, à moins de trois mois des élections législatives. Dans sa dernière note rendue publique lundi 6 juin 2016 sur »les comptes nationaux de l’année 2015 », le département de M. Ahmed Lahlimi Alami note, avec un certain soulagement, un rebond de la croissance en 2015, les prévisions des experts tablant sur une croissance molle du fait de la faiblesse des investissements publics et le recul des activités des secteurs du BTP et de l’industrie. C’est en fait l’agriculture, qui a tiré vers le haut la croissance économique en 2015, avec une hausse en volume de 12,8% de la valeur ajoutée agricole, contre une baisse de 2,2% en 2014. La valeur des activités non agricoles a enregistré quant à elle, selon le HCP, un faible accroissement à 1,9% contre 2,5% en 2014.
»Compte tenu de l’augmentation des impôts nets des subventions sur les produits de 15,8%, le taux de croissance du Produit Intérieure Brut (PIB) a été de 4,5% en 2015 au lieu de 2,6% en 2014 », note le HCP, selon lequel cette évolution »est le résultat d’une forte augmentation de la valeur ajoutée de l’activité agricole et d‘un rythme d’accroissement modéré des activités non agricoles. » »La croissance économique a été significativement tirée par la demande extérieure au moment où la demande intérieure a marqué un net ralentissement de son rythme d’augmentation », ajoute le département de M. lahlimi, qui précise en outre que »le besoin de financement de l’économie s’est nettement allégé dans un contexte de maîtrise de l’inflation. » Aux prix courants, le PIB s’est accru de 6,3% dégageant ainsi une hausse du niveau général des prix de 1,7% au lieu de 0,3%.
Faiblesse de la demande intérieure
Par contre, le HCP note une faible hausse de la demande intérieure, en volume, de 0,9% en 2015 contre 1,2% en 2014, alors que sa contribution à la croissance du PIB n’a été que de 1 point au lieu 1,3 point une année auparavant. »Dans ce cadre, les dépenses de consommation finale des ménages se sont accrues de 2,4% contre 3,5% en 2014 contribuant ainsi pour 1,1 point à la croissance », précise la note du HCP, selon lequel »la formation brute de capital fixe a enregistré une croissance positive de 1,5% au lieu d’un recul de 2,1% l’année précédente, avec une contribution à la croissance de l’ordre de 0,5 point. » La contribution à la croissance du PIB de la consommation finale de l’administration (APU), n’a été que de 0,4 point avec une hausse de 1,9%. Légère baisse par ailleurs des exportations de biens et services en 2015 par rapport à l’année précédente, avec une hausse de 6% en volume en 2015 contre 8,4% en 2014. Les importations ont enregistré une baisse de 3,1% contre une augmentation de 3,3%. Dés lors, note encore le HCP, »les échanges extérieurs nets ont contribué positivement à la croissance économique, avec 3,5 points au lieu de 1,2 point l’année précédente. »
Dans un premier bilan, le ministère de l’Economie avait de son côté estimé que la croissance en 2015 avait atteint 4,8%, un peu plus que les prévisions du gouvernement à travers les objectifs de la loi de Finances. En 2016, le HCP prévoit un net ralentissement de la croissance à seulement 1,3% en 2016.