Le recours aux semences sélectionnées ne dépasse pas 20% à l’échelle nationale, 10% pour le recours aux traitements herbicides et 2% pour le traitement fongique et parasitaire.
L’autosuffisance en céréales et légumineuses est un objectif ”réalisable” et peut être atteinte par la création de nouvelles variétés de semences sélectionnées à haut potentiel, a indiqué le président de l’Association du Salon international des céréales et légumineuses, Mohammed Ben Chayeb.
Dans un entretien à la MAP en prélude de la première édition du Salon national des céréales et légumineuses, qui se tiendra du 12 au 15 octobre à Berrechid, M. Chayeb a souligné que l’autosuffisance en céréales et légumineuses peut être également atteinte par des efforts concertés de tous les acteurs du secteur, l’encouragement des agriculteurs à s’organiser dans des organisations professionnelles et leur incitation à l’adhésion aux programmes du ministère de l’Agriculture notamment ceux de l’office national du conseil agricole, qui visent l’amélioration du savoir-faire des producteurs et l’amélioration des procédures de l’accès au financement.
Aussi, a-t-il expliqué, cet objectif peut être atteint par le renforcement des opérations de l’agrégation considérées comme levier majeur du Plan Maroc Vert (PMV) qui cible l’agrégation d’agriculteurs et leur formation autour d’objectifs déterminés tel un développement accéléré de l’agriculture à haute valeur ajoutée et à haute production, mettant l’accent sur le rôle de la recherche agronomique et le développement de techniques culturales modernes.
Pour M. Chayeb, la filière des céréales et légumineuses connait à l’échelle national et régional plusieurs contraintes liées au faible niveau de technicité des petits et moyens agriculteurs qui constituent plus de 90% du nombre total des agriculteurs, au faible recours à l’utilisation des intrants particulièrement les semences sélectionnées et le traitement raisonné par les herbicides et fongicides et le non respect de la rotation culturale.
En effet, le recours aux semences sélectionnées ne dépasse pas 20% à l’échelle nationale, 10% pour le recours aux traitements herbicides et 2% pour le traitement fongique et parasitaire, a-t-il ajouté, soulignant que cette situation affecte la productivité même si les conditions climatiques sont favorables.
Il a précisé que cette situation est également due au faible niveau d’esprit d’organisation et de coopération, aux défaillances des réseaux de commercialisation et au faible niveau de valorisation et de transformation et ainsi des revenus limités liés à cette activité.
Par ailleurs, M. Chayeb a souligné que la coopération avec le gouvernement dans ce domaine se manifeste par la continuation des aides accordées au petits et moyens agriculteurs dans le cadre du Fonds de Développement Agricole (FDA), la facilitation des procédures administratives et le renforcement des moyens humains et matériel de l’Office National du Conseil Agricole pour améliorer la qualité de ses services d’encadrement et de formation et élargir son intervention.
Quant aux formes de coopération avec les autres institutions, elles concernent en premier lieu les établissements de financement particulièrement le Groupe Crédit Agricole du Maroc, acteur principal de financement agricole qui a accumulé suffisamment d’expérience en la matière, en plus des sociétés d’assurance en termes de couverture des risques liés aux aléas climatiques, essentiellement la MAMDA, pionnière dans ce domaine.
Répondant à une question sur les nouvelles techniques culturales utilisées dans la production des céréales et légumineuses au niveau de la région de Casablanca-Settat, M. Chayeb a indiqué que ces nouvelles techniques sont utilisées de manière plus large dans cette région en comparaison avec les autres régions du Maroc et portent sur les analyses du sol, l’utilisation des semences sélectionnées, la fertilisation raisonnée et les traitements herbicides et fongicides.
D’autres techniques culturales sont également utilisées notamment le semis direct et le respect de la rotation culturale qui sont supérieur à la moyenne nationale, outre le recours à l’irrigation d’appoint dans les zones irriguées, a-t-il précisé.