L’arrestation le 23 mars dernier d’une cellule terroriste affiliée à l’Etat Islamique (EI) dans plusieurs villes du Maroc a mis en état d’alerte maximum les services de sécurité du royaume.
Une cellule terroriste composée de plusieurs membres a été démantelée dans plusieurs villes marocaines, dont Agadir, Tanger, Taroudant, Marrakech, par le bureau central d’investigation judiciaire (BCIJ). Le BCIJ a démantelé le 23 mars dernier, selon un communiqué du ministère de l’intérieur, une cellule terroriste, baptisée »ahfad Youcef Ibn Tachfine », qui »s’apprêtait à commettre un projet terroriste dangereux visant à porter atteinte à la sécurité et la stabilité du Royaume ». A la suite de ce coup de filet, les services de sécurité marocains ont été mis en état d’alerte maximum et les frontières étroitement surveillées, rapporte la presse locale. »Etat d’alerte maximale aux points frontières pour faire capoter des projets d’infiltration d’armes à l’intérieur du royaume », annonçait Al Ahdath Al-Maghribia, dans son édition du 31 mars. Citant des sources sécuritaires, le même journal ajoute que ce déploiement policier intervient à la suite d’informations selon lesquelles des groupes terroristes proches ou affiliés à l’EI (Daech) veulent introduire au Maroc, via les postes frontières du port de Tanger, de la ville espagnole de Melilla, d’armes à feu, de munitions, et de matières pouvant entrer dans la fabrication d’explosifs. Face à la menace d’infiltrations de marocains embrigadés dans l’EI en Syrie et en Irak, les services de sécurité ont renforcé le système de surveillance aux frontières terrestres et dans les aéroports et les ports du royaume.
Le danger vient d’Irak et de Syrie
Chez les services de sécurité marocains, la hantise est qu’une grande partie des 1.122 marocains affiliés à Daech rentre au Maroc pour y créer des cellules terroristes et commettre des attentats. En juillet dernier, et devant le parlement, le ministre de l’intérieur Mohamed Hassad avait prévenu que selon les services de sécurité, environ « 1.122 Marocains sont affiliés à des organisations terroristes en Irak et en Syrie, aux côtés d’autres ressortissants européens d’origine marocaine dont le nombre est estimé à 2000 ».
Pour le ministre marocain de l’intérieur, qui a annoncé début 2015 des mesures draconiennes de prévention d’actes terroristes, ces »combattants » marocains occupaient des postes de commandement au sein de l’EI, qu’ils ont rejoint »non seulement pour combattre à ses côtés, mais également pour recevoir des entraînements en vue de mener des attaques contre le royaume ». »Ces Marocains embrigadés acceptent de commettre des attentats suicide », a-t-il déclaré, avant de faire état »d’une coordination entre l’EI, et d’autres organisations extrémistes actives dans la zone du Sahel et d’Afrique du Nord, pour désigner les parties chargées d’exécuter le plan terroriste contre le Maroc ». Depuis, les services de sécurité marocains ont démantelé plusieurs cellules terroristes et des réseaux dormants. Début mars, la Direction générale de la sûreté nationale a mis en place une nouvelle brigade antiterroriste: le BCIJ, héritier de la désormais ex-BNPJ, tristement célèbre aux yeux des ONG marocaines de défense des droits humains.