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Maroc – Les réserves de change ont gonflé mais leur impact sur la croissance n’est pas garanti

Par Yacine Temlali
août 20, 2016
Maroc – Les réserves de change ont gonflé mais leur impact sur la croissance n’est pas garanti

Les réserves internationales nettes en devises du Maroc ont atteint 22,3913 milliards de dollars le 12 août dernier selon la Banque centrale. L’examen du décalage entre leur niveau et le taux de croissance du PIB depuis 2005 montre qu’il est trop optimiste d’en attendre une relance de la croissance, morne en 2015 et non moins morne en 2016 selon les prévisions du Haut commissariat au Plan.

 

Les réserves internationales nettes en devises du Maroc étaient, au 12 août dernier, à 245,2 milliards de dirhams, soit, 22,4 milliards de dollars : c’est ce qu’indique Bank Al-Maghrib (BAM, Banque centrale marocaine), dans un communiqué rapporté par des médias locaux. Ce montant équivaut à plus de 7,5 mois d’importations contre 5,3 en 2014. Il est en hausse de 20,8% en glissement annuel, observe la Banque centrale.

Dans sa lettre mensuelle du mois d’août 2016, le Centre marocain de conjoncture (CMC) avait souligné que la reconstitution des réserves internationales nettes (RIN) est l’un des faits marquants de la conjoncture économique en 2016.

Le CMC avait, toutefois, attiré l’attention sur le fait que cette amélioration des ressources marocaines en devises tardait à produire un effet concret sur la croissance du PIB, qui demeure morne, avec un taux de 3,5% en 2015 et des prévisions pour 2016 ne dépassant pas 1,5% selon le Haut commissariat au Plan.

Dans un article commentant l’annonce de la reconstitution des réserves de changes marocaines, le journal marocain Le Matin rappelle que cette reconstitution est loin d’être synonyme d’espoir de croissance future. Il observe qu’entre 2005 et 2007, « l’encours des réserves de change détenu par le Maroc était ascendant, alors que la croissance du produit intérieur brut (PIB) », après avoir progressé entre 2005 et 2006 (passant de 3% à 7,8%), « est retombée à 2,7% en 2007 ». Et d’observer que ce même « décalage » s’est poursuivi dans les années suivantes : « (…) Au moment où l’encours des réserves internationales a baissé en 2008 et 2009, le PIB s’est hissé de 5,6 et 4,8% respectivement. Le niveau de ces réserves s’est amélioré en 2010, ce qui n’a pas empêché la croissance de descendre à 3,6%. Ce niveau a encore reculé en 2011 et le PIB s’est redressé de 5%. La croissance du PIB a encore rechuté à 2,7% en 2012, s’est redressée à 4,4% en 2013, puis s’est stabilisée à 2,4% en 2014, et ce, au moment où les réserves internationales nettes ont nettement baissé en 2012, se sont légèrement redressées en 2013 et continué à remonter la pente en 2014. »

 

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