Après avoir entériné sa décision de prendre ses distances, politiquement, avec le Maroc, l’Algérie semble également vouloir cesser toute forme de collaboration économique avec son voisin et pays frontalier.
A ce titre, l’instruction donnée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux entreprises publiques en mai dernier, d’abandonner tout partenariat et rompre tout contrat passé avec des entreprises marocaines, n’a pas été vaine, puisque les deux banques publiques Crédit populaire d’Algérie (CPA) et Caisse nationale d’épargne et de prévoyance (CNEP), viennent de divorcer de leurs partenaires respectifs, (S2M) et M2M Group.
Selon des informations relayées par des sources avisées en intelligence économique, les deux banques ne collaborent plus avec les deux prestataires de service marocains, spécialisés en monétique. La Société Maghrébine de Monétique (S2M) se présente comme un leader en solutions monétiques, systèmes de paiement et transactions sécurisées. De son côté, M2M Group est une entreprise marocaine spécialisée dans les systèmes électroniques de paiement, de documents d’identité sécurisés et de titre de transport magnétique, créée en 1989.
En mai 2021, alors que la crise politique entre l’Algérie et le Maroc s’enlisait, le président Tebboune somme plusieurs entreprises algériennes, en l’occurrence l’opérateur téléphonique Djezzy, la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR) et la Société nationale d’assurance (SAA), de rompre, dans un délai de dix jours, leurs contrats avec des sociétés marocaines. En cause, un transfert d’informations sensibles pour la sécurité du pays, mais aussi la sortie de devises que l’Algérie ne veut plus dépenser de manière « déraisonnable ».
Selon Tebboune, les contrats en question mettent « à la disposition d’entités étrangères » des « données et informations sensibles ».