Les œuvres universitaires auront été une vraie terra- incognita, une zone de non droit, où, des membres du gotha fortuné se sont servis à satiété.
C’est ce que rappelle Zine Barka, Professeur de finances publiques dans un entretien accordé à notre confrère El Watan. Les œuvres universitaires qui mobilisent 112 milliards de dinars ne brillent pas par la qualité de services qu’ils offrent aux étudiants.
Le manque d’audit, la carence en compétences, des outils de gestion archaïques et des autorités peu regardantes sur la gestion des responsables, ont fait le lit de bien de ces dépassements, constate en effet Zine Barka, qui s’indigne du fait que des « hommes d’affaires » aient profité outrageusement des marchés publics contractés avec quelques irresponsables gestionnaires de l’Office national des œuvres universitaires (ONOU).
« Etant donné l’ampleur des subventions accordées au secteur, il ne serait pas étonnant d’imaginer que la tentation est très grande de recourir à cette pratique », poursuit-il. Dans cet entretien, apparaissent des chiffres qui rendent compte de l’effort financier de l’Etat pour soutenir les œuvres universitaires mais qui contrastent honteusement avec les prestations assurées aux étudiants.
La subvention à l’ONOU pèse 31,6% dans les crédits ouverts, au titre du budget de fonctionnement du ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique en 2021, en légère baisse par rapport à 2020, où, le pourcentage était de 32,22%. « C’est donc un peu plus du tiers de crédits ouverts qui prend la direction d’une politique de soutien social aux étudiants via l’ONOU », commente ce financier qui précise que « les œuvres universitaires n’ont jamais brillé par la qualité des services offerts aux étudiants ».
Les dépenses à destination de l’ONOU sont censées couvrir trois grands postes budgétaires : dépenses de personnels, le fonctionnement des services ainsi que les œuvres universitaires. Ces derniers prennent en charge une partie de l’hébergement, les bourses, le transport, la restauration et la prévention sanitaire.
Les statistiques décomposées de ces fonctions ne sont pas disponibles pour pouvoir apprécier le poids de chaque dépense et ainsi être en mesure d’apporter une appréciation de l’offre de service à l’égard des usagers que sont les étudiants, regrette Zine Barka, qui formule entre autres recommandations, le contrôle de la Cour des comptes dans la gestion des œuvres universitaires, notamment pour corriger les nombreux dysfonctionnements dont souffrent le secteur.