L’inflation s’est accélérée en juillet pour atteindre 9,4% sur un an après 9,2 en juin, confirme l’Office national des statistiques (ONS) dans sa dernière estimation de juillet. « Le rythme d’inflation annuel (août 2021 à juillet 2022 / août 2020 à juillet 2021) est de +9,4% », lit-on dans le dernier bulletin statistique qui vient d’être rendu public par l’ONS. La croissance des prix à la consommation était de 9,4% au mois de juillet 2022 et par rapport au même mois de l’année 2021, mais en baisse par rapport à 10,8 de juin 2022 par rapport au même mois de l’année dernière. L’inflation s’accélère en raison essentiellement de la hausse des prix des produits alimentaires industriels, les prix des produits manufacturés ainsi que ceux des services.
La hausse des prix des produits agricoles frais semble connaitre un répit, exception faite des prix de la viande de poulet et des œufs qui continuaient de grimper à vive allure. L’organisme officiel en charge de l’information statistique fait constater ainsi que les prix des biens alimentaires industriels affichent une augmentation modérée de 0,3% en juillet 2022 par rapport au mois précédent, ceux des produits manufacturés marquent une évolution de +0,8%, tandis que les services inscrivent une légère hausse de près de 0,1%. En revanche, les biens alimentaires se distinguent par une décroissance de prix de 2,0%. Cela s’explique principalement par la baisse des prix des produits agricoles frais. « Ces derniers observent un recul de prix proche de 4,3%, résultat de la baisse des prix de certains produits relevant de cette catégorie, notamment les légumes et les fruits respectivement (-5,4% et -32,0%). Cependant, des hausses caractérisent essentiellement la viande de poulet (+13,0%) et les œufs (+11,2%) », lit-on dans le dernier bulletin statistique de l’ONS.
A regarder de plus près, ce sont les prix des produits alimentaires industriels et des produits manufacturés qui continuent de peser sur les chiffres de l’inflation. Cela traduit les conséquences de la flambée des cours des produits de base sur les marchés mondiaux sur les coûts à la production ainsi que sur les prix à la consommation en interne. Résultat, l’inflation a augmenté à 9,4% en juillet en glissement annuel. De tels niveaux d’inflation n’ont pas été observés depuis 2012, année des grands rattrapages salariaux qui ont entrainé une forte hausse de la masse monétaire, nécessitant la mise en œuvre d’opérations de désinflation dès l’année suivante par la banque centrale. Depuis juillet 2022, la Banque d’Algérie, profitant d’un décrochage spectaculaire de la valeur de l’euro, semble réévaluer la valeur du dinar par rapport aux deux principales devises, probablement pour lutter contre l’inflation ambiante.
L’accélération de l’inflation appelle à des mesures urgentes en faveur du pouvoir d’achat ; la révision des salaire incluse dans la loi de finances de l’actuel exercice s’est révélée faible et sans réelle conséquence sur le pouvoir de vivre des Algériens.
Ali. T