Aux yeux d’Abderrazak Makri, l’actuel directeur du cabinet du président Bouteflika, Ahmed Ouyahia, « a marqué des points » en prévision de l’après 17 avril, échéance pour laquelle « tout le monde se prépare ».
Sur le plateau de Radio M, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri, a déclaré que tout se jouera après l’élection présidentielle et les tenants du régime se préparent à cette perspective. « Même les promoteurs du 4e mandat savent que le président Bouteflika ne pourra pas gouverner, qu’il restera à l’écart…Ils veulent donc garder les manettes du pouvoir, » a-t-il déclaré ce mardi sur Radio M, la web radio de Maghreb Emergent. Makri explique « tout le vacarme » entre le clan Bouteflika et le DRS par médias et responsables interposés, « n’a pour but que de s’emparer de la décision ». « Certains ont déjà entamé des contacts avec les décideurs et des tractations sont en cours », pour l’après-présidentielle a-t-il ajouté. Pour Makri, l’actuel directeur du cabinet à la Présidence, Ahmed Ouyahia, est positionné pour cette perspective. « Nous ne sommes pas assez informés sur tout ce qui se passe vu l’opacité du système politique mais, je pense qu’Ouyahia a marqué des points pour l’après 17 avril. Il occupe désormais un poste qui le met en bonne posture », a-t-il dit.
« Benflis et Benbitour ne se sont pas mis d’accord »
M. Makri a évoque une première initiative avec les différentes composantes de l’opposition, pour présenter un candidat commun contre celui du système mais cette expérience a buté sur des ambitions personnelles. « Nous avons pensé au départ à Ali Benflis et Ahmed Benbitour. L’idée était de les inviter à se mettre autour d’une table et discuter. Mais, cela n’a pas abouti », a-t-il révélé. Et d’expliquer: « Au MSP, nous leur avons dit dès le départ que nous n’allons pas présenter un candidat et nous nous sommes mis dans la position de réconciliateurs pour aider les différents partis de l’opposition à se mettre d’accord pour un candidat. Malheureusement, cela n’a pas marché. Les divergences ont pris le dessus », a-t-il ajouté.
Mais le chef du MSP ne désespère pas de voir cette coalition du boycott poursuivre son travail et sur une plateforme pour un dialogue national. « Une commission est mise en place pour travailler sur des propositions pour une transition pacifique, » a-t-il indiqué.
« Le FFS a refusé de dialoguer avec nous »
Le Chef de file du MSP est revenu aussi sur l’appel lancé à Ali Benflis pour se retirer de la course et élargir le front du boycott. « Nous avons essayé de le convaincre que la machine est en marche pour reconduire Bouteflika et que toutes les institutions travaillent en sa faveur mais il a fait son choix de continuer et nous le respectons », a-t-il indiqué. Idem pour le FFS, que Abderrazak Makri a vainement tenté de contacter pour discuter du projet d’une plateforme politique, « mais la direction du parti n’a pas accepté ».
M. Makri considère, enfin, que la campagne électorale ne connaitra pas des tensions sociales majeures comme prédisent certains. « Le système va utiliser tous les moyens en sa possession pour les empêcher. », a-t-il conclu.
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