L’homme d’affaires et industriel Algérien Issad Rebrab, cité dans de nouvelles révélations du scandale des Panama papers, aurait loué les services du cabinet d’avocats panaméen Mossack Fonseca, selon des documents fuités exploités par le Consortium international des journalistes d’investigation (CIJI).
Selon ces documents, exploités également par les quotidiens allemand Süddeutsche Zeitung et français Le Monde, Issad Rebrab avait sollicité en juin 1992 les services de Mossack Fonseca pour la création d’une société offshore, Dicoma Entreprises Ltd. Cette société offshore, domiciliée aux îles Vierges britanniques, a été créée pour gérer un portefeuille placé chez l’Union de banques suisses (UBS) à Genève. Le seul ayant droit de cette société était Issad Rebrab. Le capital de Dicoma Entreprises Ltd était de 50.000 dollars. Mais, sur décision de Rebrab, elle a été dissoute en mars 1996. La demande de liquidation de l’entreprise a été transmise à l’antenne genevoise de Mossack Fonseca le 15 décembre 1995. Pourtant, »Mossack Fonseca a transféré les activités – en particulier la gestion du compte bancaire à l’UBS – de la société dissoute à une autre structure offshore, Anilson Management Ltd., domiciliée dans un autre paradis fiscal, l’île de Niue, dans le Pacifique sud », rapportent les documents fuités exploités par les journalistes du CIJI. Sollicitée par le journal Le Monde, la directrice de la communication du groupe Cevital a indiqué que »M. Rebrab vous dit qu’il n’a jamais eu de société aux îles Vierges britanniques. »
En souvenir de Metal Sider
Selon ces documents, l’aventure de Rebrab dans les affaires commence avec le gouvernement Hamrouche, dans les années 1990, lorsque sa société, Metal Sider, est chargée d’importer du rond à béton d’Italie pour 100 millions de dollars. Il se lance alors dans l’exportation des déchets ferreux vers le Maroc, la Russie, et importe du rond à béton. Il avait alors le monopole sur le fer rond. »En 1991, la SACE, organisme italien de couverture des exportations, a mis à la disposition de l’Algérie une ligne de crédit de 300 millions de dollars pour l’exportation de rond à béton italien vers l’Algérie, que le gouvernement Hamrouche avait répartis sur cinq banques. Metal Sider a obtenu à elle seule deux quotas pour 100 millions de dollars. Les trois autres quotas ont bénéficié aux entreprises publiques SNS (60 millions) et Cosider ainsi que le privé Koninef », indiquent les mêmes documents fuités de Mossack Fonseca. Plus tard, Rebrab va créer en France une société spécialisée dans l’agroalimentaire, Délice Mondial et Isla Mondial. Et, il y aura d’autres sociétés en difficultés financières, comme Brandt et Michelin Algérie, que le magnat Algérien va racheter.