« Le modèle entrepreneurial algérien est fondé sur beaucoup d’entreprises familiales. Certaines ont grandies et d’autres ont diversifié leurs activités. Ces entreprises sont arrivées à une phase où elles se demandent si elles ont la capacité managériale pour tenir cette diversification, donc ils commencent à les céder », a déclaré Mohamed Skander, président de Jil’FCE et CEO du cabinet de conseil BraveHill, dans l’invité du direct de RadioM.
Pour bien préciser ce qui est généralement cédé dans les grandes entreprises familiales, Mohamed Skander souligne que les groupes familiaux ne cèdent généralement ce qui représente leur cœur de métier ou leurs capitaux premiers, mais plutôt « des filiales en déficits (les canards boiteux) qu’ils ont créé dans le cadre de diversification de leurs activités mère». D’ailleurs ce sont « les fondateurs qui ont eu la rationalité de confier ces activités à d’autres personnes plus spécialisées ».
A propos des mouvements des capitaux dans les entreprises algériennes, le CEO de BraveHill constate qu’il y a un grand enjeu de gouvernance dans ces entreprises et pense qu’« il faut développer un marché de managers d’entreprises ». Par contre, il précise que ce besoin ne concerne pas les fondateurs d’entreprises ou des actionnaires, mais « des managers capables de créer de la valeur. Il faut que les familles fondatrices puissent s’appuyer sur ces managers, ce qui est rare aujourd’hui ». Et d’assurer que dans les cas contraires, « ces entreprises ne survivent pas et tiennent au mieux jusqu’à la deuxième génération ».