Pointe aux Piments, Maurice, le 21 septembre 2018 (ECA) – La réunion conjointe du groupe d’experts sur le rôle des petites et moyennes entreprises dans le processus d’industrialisation en Afrique australe s’est terminée par un appel de Maurice aux dirigeants africains de joindre le geste à la parole en ce qui concerne les programmes convenus qui changeront la vie des gens ordinaires sur le terrain.
Dans ses remarques de clôture, Anil Kumar Kokil, Directeur du Ministère des finances et de l’économie de Maurice, indique que les dirigeants et experts africains ont pris des mesures fermes pour résoudre les problèmes du continent mais que ceux-ci doivent passer à l’étape de la mise en œuvre des programmes et des protocoles convenus dont il dit, changera sans aucun doute la fortune de l’Afrique.
« Nous pouvons parler sans relâche, mais resterons stagnants en tant que continent si nous ne prenons pas d’initiatives comme le font les dirigeants asiatiques. Ils ont mis en œuvre leurs plans d’action. Nous devons cesser de discuter et agir rapidement si nous voulons éliminer la pauvreté en instaurant un développement inclusif », dit M. Kokil.
Il précise que l’Afrique a suffisamment de ressources qui peuvent être exploitées si toutes les nations collaborent sincèrement dans des situations gagnant-gagnant au profit de leurs citoyens.
« Les vents du changement ne souffleront pas sur le continent si nos dirigeants ne nous amènent pas l’étape suivante où nous pouvons créer de la richesse pour nos nations. Nous devons compléter les choses en appliquant ce sur quoi nous nous sommes mis d’accord ; nous savons où nous voulons aller, alors mettons-nous ensemble pour développer et mettre en œuvre ce sur quoi nous convenons et créer l’Afrique que nous voulons.
« En tant que Maurice, nous sommes déterminés à faire bouger les choses pour notre nation et nous voudrions le faire avec nos frères et sœurs africains, ce qui explique pourquoi nous disons que l’Afrique doit se réveiller et voir le vent du changement souffler dans le monde entier. L’attention est rivée sur nous en tant que prochaine frontière ».
Le Directeur du Bureau sous-régional pour l’Afrique australe de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Said Adejumobi, convient avec M. Kokil que le leadership est crucial pour que l’Afrique atteigne le niveau supérieur.
« Je dois dire que nous avons beaucoup appris de nos collègues ici à Maurice lors de cette réunion. La qualité du leadership dans ce pays est très élevée, l’engagement des ministres du Cabinet était également très élevé. Le leadership est essentiel au processus de transformation socioéconomique », indique-t-il.
Recommandations
Les participants conviennent que les États membres doivent harmoniser les définitions des PME afin de faciliter les comparaisons régionales et l’élaboration de mécanismes de soutien appropriés ; inciter les IDE à établir des liens en amont et en aval avec les PME locales, soutenus par des politiques de concurrence loyale entre autres, instruments de soutien aux PME et mettre en place des politiques qui facilitent la participation des PME aux marchés publics et privés en tant qu’outil d’appui aux PME pour se développer et s’enregistrer en tant qu’entités formelles.
Les experts conviennent également que les organismes de coordination des PME doivent s’entendre sur une approche unifiée du gouvernement pour promouvoir leurs intérêts ; faire le bilan de l’adhésion en tant que preuve de l’impact économique et social, réduisant ainsi les preuves anecdotiques et améliorant leur influence dans l’espace décisionnel.
Les Communautés économiques régionales (CER) et les États membres doivent adapter les services financiers (prêts, assurances, commerce transfrontalier) aux besoins des PME ; prendre l’initiative de développer une stratégie détaillée pour les PME de la région à l’appui du programme d’industrialisation régionale ; associer les PME à l’élaboration des politiques régionales et fixer des exigences minimales pour la participation aux systèmes de passation des marchés publics et les PME ont été encouragées à constituer des réseaux régionaux pour influencer collectivement les politiques gouvernementales et régionales.