Pénurie d'eau et sécheresse à Tipasa : vers le retour à la République des «Jerricans» ? - Maghreb Emergent

Pénurie d’eau et sécheresse à Tipasa : vers le retour à la République des «Jerricans» ?

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La situation des ressources en eau dans la wilaya de Tipasa ne cesse de se dégrader. En septembre, plusieurs quartiers phares dans des villes clés comme Cherchell, ont été privées d’eau potable durant plus de trois semaines. Excédée par cette situation catastrophique, la population locale lance un SOS.

A l’ouest de la wilaya de Tipasa, les robinets sont sec. Le stress hydrique qui a frappé la région durant les dernières années du fait d’une pluviométrie parcimonieuse, a mené à l’assèchement du barrage de Boukerdane (dans la commune de Sidi Amar), dont le niveau se situe à moins de 400 000 mètres cubes sur une capacité totale de 100 millions de mètres cubes. Selon toute vraisemblance, cette situation a contribué à la perturbation du programme de distribution en eau potable dans les communes dépendantes du barrage comme Hadjout, Merad, la chaine El Hamdania, El Beldj, Cherchell, Sidi Ghiles et Sidi Rached.

A bout de nerfs et las d’attendre des solutions qui tardent à se concrétiser, les citoyens des villes de Cherchell et Sidi Ghilès notamment, ont organisé la semaine dernière, plusieurs mouvements de protestation, pour crier leur désarroi à qui veut l’entendre car selon plusieurs témoignages, les élus et responsables locaux de ces localités ne semblent guère préoccupés par les problèmes socio-économiques de leurs administrés et préfèrent se donner corps et âme aux prochaines élections, qui en réalité sont une opportunité de se rapprocher des électeurs.

En effet, les protestataires ont dénoncé, outre la pénurie d’eau, le laxisme des autorités ainsi que des organismes gestionnaires des ressources hydriques dans la wilaya de Tipasa, à savoir SEAAL et la Direction des Ressources en Eau (DRE), qui ont annoncé récemment l’approvisionnement de certaines communes de l’ouest de la wilaya, à partir de la station de dessalement SDEM Fouka.

Dans un communiqué publié par SEAAL, il est indiqué que des mesures d’urgence ont été engagés pour le réajustement le programme de distribution, notamment à travers le transfert d’un quota supplémentaire de 10 000 m3/jour vers Tipasa depuis la SDEM de Fouka, soit un volume journalier de 50 000 m3/jour ; le réajustement du programme de distribution sur les communes de la partie Est de la wilaya alimentées depuis le système des 117 km (SDEM Fouka) avec un passage de l’alimentation à 1 jour sur 4.

Par ailleurs, SEAAL a également communiqué sur l’accélération de la cadence des travaux de réhabilitation et d’extension de la SDEM monobloc Bousmail (10 000 m3/jour), ainsi que le lancement du projet de renforcement de la commune de Sidi Ghilès depuis le champ de captage de Oued Messelmoune avec la réalisation d’un nouveau forage et l’équipement d’un autre. Enfin, l’accélération de la livraison de nouveaux forages réalisés dans le cadre du programme d’urgence, figure également dans le lot des mesures prévues.

Mais en attendant que ces projets soient menés à bien, les périodes de coupures de l’eau s’allongent et le programme de rationnement devient de plus en plus insoutenable, soutiennent les habitants impactés par ce déficit. C’est notamment le cas à Cherchell, commune située dans la zone ouest de la wilaya, où certaines banlieues n’ont pas été approvisionnés en eau potable depuis environ 22 jours, tandis que dans d’autres quartiers, l’eau n’atteint même pas le 2ème étage des immeubles, à cause de la faiblesse du débit.

Une délégation de citoyens a néanmoins pu rencontrer le chef Daïra, ce mardi, afin de lui soumettre un certain nombre de revendications auxquelles il devra apporter de réponse, faute de de quoi elle devra s’adresser à l’échelon supérieur, en l’occurrence le wali Ahmed Maabed.

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