La Russie envisage seulement un gel de sa production de pétrole et pas une baisse, a déclaré mardi son ministre de l’Energie, cité par l’agence Tass. Alexandre Novak entretient ainsi le flou sur la position de la Russie en vue d’un rééquilibrage du marché mondial du pétrole pour soutenir les cours.
Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) ont conclu fin septembre un accord de principe sur une baisse de la production du cartel et le président russe Vladimir Poutine a déclaré lundi que la Russie, premier producteur au monde, était disposée à s’associer à une limitation de l’offre mondiale.
La Russie n’est pas membre de l’Opep et Vladimir Poutine n’a pas fourni de détails sur les mesures que pourraient prendre Moscou.
Igor Setchine, le patron de Rosneft ROSN.MM , a déclaré à Reuters que la compagnie pétrolière russe n’envisageait pas de réduire sa production dans le cadre d’un éventuel accord avec l’Opep.
Le vice-président de Lukoil LKOH.MM , Léonid Fedoun, a pour sa part déclaré que sa compagnie était prête à geler ses niveaux de production. Il a toutefois ajouté que la production de Lukoil en Russie devrait légèrement augmenter en 2017.
Le « flou » de M.Novak intervient alors que les perspectives semblent plus ou moins optimistes. Le marché pétrolier pourrait se rééquilibrer plus rapidement si l’Opep concrétisait sa décision de réduire sa production, a estimé mardi l’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui anticipe actuellement un excès d’offre persistant jusqu’à la mi-2017 sur fond de demande mondiale plus faible.
Lors d’une réunion extraordinaire à Alger le 28 septembre, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) avait surpris en décidant de ramener sa production à un niveau de 32,5 à 33 millions de barils par jour (mbj). Les modalités de mise en oeuvre de cette décision, inédite depuis 2008, doivent encore être discutées lors de la réunion du cartel pétrolier le 30 novembre à Vienne.
« Malgré de timides signes que les stocks débordants commencent à se replier, notre prévision offre-demande montre que le marché – s’il est laissé à lui-même – pourrait rester excédentaire durant la première moitié de l’an prochain », a indiqué l’AIE dans son rapport mensuel sur le pétrole. « Si l’Opep respectait son nouvel objectif, le rééquilibrage du marché pourrait intervenir plus rapidement », a toutefois affirmé l’agence basée à Paris.
Par ailleurs, selon l’Agence internationale de l’Enérgie, la croissance de la demande mondiale de pétrole s’est établie à 800.000 barils par jour au troisième trimestre de 2016. Elle est la plus faible depuis quatre ans, en baisse de 1,7 million de barils par jour à celle enregistrée à la même période en 2015, lorsqu’elle avait atteint un point haut en cinq ans de 2,5 millions de barils par jour. L’AIE attribue ce ralentissement essentiellement à la faiblesse de la croissance dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), combinée à la croissance quasi nulle de la demande de pétrole en Chine.