Pétrole : L’AIE redoute les effets du ‘’désinvestissement’’ sur l’équilibre du marché - Maghreb Emergent

Pétrole : L’AIE redoute les effets du ‘’désinvestissement’’ sur l’équilibre du marché

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Il faudra investir plus pour éviter un nouveau déséquilibre du marché pétrolier. C’est ce que recommande  l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son étude 2016 publiée ce mercredi qui rend compte d’une chute drastique des investissements dans le secteur pétrolier ces deux dernières années.

 

Selon l’AIE, en raison de la chute des cours du brut, qui ont perdu plus de la moitié de leur valeur depuis la mi-2014, l’industrie pétrolière a réduit de près de 44% ses investissements depuis le pic réalisé en 2014 où leur montant avait atteint 780 milliards de dollars. Les investissements dans les projets d’exploration-production ont été réduits de près de 200 milliards en 2015 et ils devraient à nouveau être coupés de 140 milliards cette année.

Le manque d’investissement de l’industrie pétrolière pourrait entraîner un nouveau déséquilibre sur le marché pétrolier d’ici à quelques années, analyse l’AIE.  Le déclin des gisements conventionnels existants équivaut à perdre la production actuelle de l’Irak tous les deux ans, constituant un “puissant” stimulus pour le rééquilibrage en cours du marché pétrolier, estime l’Agence. Et de mettre en garde : “Si les approbations de nouveaux projets demeurent faibles pour la troisième année consécutive en 2017, un équilibrage de la demande (…) et de l’offre paraît de plus en plus improbable au début des années 2020”.

L’AIE prédit que l’énergie fossile sera incontournable en 2040. La demande totale d’énergie dans le monde augmentera de 30% d’ici à 2040, dont une part de 74% pour les énergies fossiles (contre 81% en 2014). En 2040, la planète devrait consommer 103,5 millions de barils par jour, contre 92,5 mbj en 2015, selon le scénario central de l’agence énergétique, qui tient compte des engagements pris par les pays dans le cadre de l’Accord de Paris pour lutter contre le changement climatique.

Une demande en croissance

La demande de pétrole continuera à croître, d’environ 0,4% par an sur la période 2014-2040, même si cette croissance ralentira fortement du fait de mesures d’efficacité énergétiques, de la réduction des subventions aux énergies fossiles ou de la remontée des prix.

La consommation d’or noir sera tirée par le transport de marchandises, l’aviation et l’industrie pétrochimique, “des secteurs où les solutions alternatives sont rares”. En revanche, le développement de la voiture électrique devrait quelque peu peser sur la demande (-1,3 mbj environ).  En termes géographiques, la perte d’appétit des pays développés de l’OCDE pour l’or noir (-12 mbj en 2040) sera compensée par la faim grandissante des autres pays (+19 mbj), notamment l’Inde qui constituera “la plus grande source de la future croissance de la demande”, explique l’AIE. La Chine ravira pour sa part aux Etats-Unis le titre du pays le plus gourmand, au début des années 2030.

Quant à l’offre, elle proviendra de plus en plus du Moyen-Orient, même si les perspectives sont plus robustes qu’anticipé précédemment pour le pétrole de schiste américain, qui culminera à plus de 6 mbj fin des années 2020 avant de décliner.

La part de l’Opep dans la production mondiale devrait ainsi dépasser 50% d’ici à 2040. “Le monde deviendra de plus en plus tributaire de l’expansion de l’Iran (qui devrait atteindre 6 mbj en 2040) et de l’Irak (7 mbj en 2040) pour équilibrer le marché”, prédit l’AIE.

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