Les stocks de pétrole ont atteint trois milliards de barils. Un record, selon l’Agence internationale de l’énergie. Ces stocks importants devraient assurer au marché un « certain degré de confort », explique-t-elle dans son rapport mensuel.
L’accumulation ces derniers mois d’importants stocks de pétrole brut, le ralentissement de la demande mondiale et la bonne tenue de la production des pays extérieurs à l’Opep pourraient accentuer la situation actuelle d’excédent du marché pendant une bonne partie de 2016, a estimé vendredi l’Agence internationale de l’énergie (AIE).
« Des stocks de pétrole de trois milliards de barils, un record, assurent au marché un certain degré de confort », explique-t-elle dans son rapport mensuel, expliquant que ces stocks préservent les pays consommateurs des répercussions d’éventuels chocs géopolitiques ou de perturbations imprévues de l’approvisionnement.
En octobre, précise le rapport, la production mondiale de brut a dépassé 97 millions de barils par jour (bpj), soit 2,0 millions de plus que sur la même période de l’an dernier, la production hors-Opep ayant rebondi. Et même si la baisse des cours devrait se traduire par une diminution de la production américaine sur l’ensemble de cette année, il faudra des mois pour résorber l’excédent de brut constaté aujourd’hui, juge l’AIE.
« Ce stock massif augmente alors même que le marché pétrolier mondial s’adapte à un baril à 50 dollars. La croissance de la demande a atteint son plus haut niveau depuis cinq ans à près de deux millions de bpj (…) mais la hausse de la demande a été dépassée par la production soutenue de l’Opep et la résistance de la production hors-Opep, la production russe atteignant un record post-URSS et devant rester solide en 2016 », explique le rapport.
La croissance de la demande devrait ralentir
« La capacité d’absorption des chocs qu’assurent les stocks pétroliers n’est plus limitée au seul brut. Les raffineries tournant à plein régime pour répondre à la hausse de la demande d’essence des principaux consommateurs que sont les Etats-Unis et la Chine, les stocks de produits distillés ont gonflé en conséquence », poursuit le rapport.
Cette situation devrait notamment protéger le marché contre d’éventuelles répercussions d’un hiver rigoureux dans l’hémisphère nord. « Mais la prévision actuelle correspond à un hiver doux en Europe et aux Etats-Unis. Si cela est avéré, l’augmentation des stocks va accroître la pression », estime l’AIE.
L’agence table sur une augmentation de l’ordre de 1,21 million de bpj de la demande mondiale de pétrole en 2016, après un bond de 1,82 million attendu cette année. « L’impact de la forte baisse des prix du pétrole sur les consommateurs finaux ne devrait pas se répéter et la situation économique devrait rester problématique dans des pays comme la Chine », précise le rapport pour expliquer cette décélération attendue.
L’offre non-Opep devrait se contracter de plus de 600.000 bpj l’année prochaine. Parallèlement, l’AIE a relevé de 200.000 bpj, à 31,3 millions, sa prévision de la demande pour le pétrole de l’Opep en 2016. Elle précise que cette demande devrait atteindre 32 millions de bpj au second semestre de l’an prochain, un chiffre supérieur à la production actuelle de l’Organisation des pays exportateurs.