L’Arabie saoudite et la Russie prolongeront de neuf mois jusqu’en mars 2018 leur accord de réduction de la production pétrolière en vigueur depuis le début de l’année en vue de faire remonter de façon régulière les cours d’un marché qui est pour l’heure très engorgé.
L’annonce, qui intervient un peu avant la prochaine réunion officielle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) le 25 mai, et le choix des mots ont étonné le marché et les cours tant du WTI texan que du Brent de Mer du Nord gagnent autour de 1,5%.
Le ministre saoudien de l’Energie Khalid al-Falih et son homologue russe Alexandre Novak se sont engagés à « faire tout ce qu’il faut » pour réduire les stocks mondiaux et les ramener à leur moyenne de cinq ans.
Ils ont dit avoir bon espoir de rallier à leur cause des pays producteurs autres que ceux qui sont déjà partie à l’accord de réduction en cours.
« Il y a eu une nette réduction des stocks mais nous n’en sommes pas encore là où nous voulons être, à leur moyenne de cins ans », a dit Falih, lors d’un point de presse à Pékin. « Nous en sommes arrivés à la conclusion qu’il fallait prolonger l’accord ».
L’Opep, la Russie et d’autres pays producteurs se sont entendus en novembre pour réduire leur production de brut de près de 1,8 million de barils par jour (bpj) sur une période couvrant le premier semestre 2017.
L’Arabie saoudite, chef de file de fait de l’Opep, et la Russie, le premier producteur mondial, représentent 20% environ de l’offre pétrolière mondiale.
« Je pense que l’Opep et la Russie admettent que pour rallier le marché à leur cause, il leur faudra employer les grands moyens, allant bien au-delà d’une simple prolongation de l’accord », observe Virendra Chauhan, analyste d’Energy Aspects.
« Le marché attendra aussi une réduction des exportations et pas seulement de la production; c’est ce qu’il faut pour rééquilibrer le marché ».
Les pays producteurs se sont trouvés obligés d’envisager l’éventualité de prolonger leur accord face à un baril qui se languit autour des 50 dollars dans un marché qui reste saturé.
Selon une source de l’Opep, les stocks pétroliers en mer ont toutefois diminué d’un tiers depuis le début de l’année.