Le Conseil national économique, social et environnemental (CNESE) prépare la mise en place d’un modèle d’évaluation de l’économie informelle, basé sur une approche « moderne » impliquant les stocks et les flux financiers circulant dans le circuit parallèle national, a indiqué mardi à Alger le président du CNESE, Reda Tir.
Pour ce faire, le CNESE compte exploiter les données recueillies sur le terrain et celles transmises par les différents départements ministériels, afin d’en faire un outil d’aide à la décision.
A ce titre, le président du CNESE a indiqué que son organisme travaille sur un ensemble d’actions pour moderniser l’Etat et lui assurer de la visibilité à travers la planification. Il a déclaré, par ailleurs, qu’un deuxième modèle novateur de simulation économique et écologique est en préparation pour améliorer la croissance économique tout en préservant les ressources naturelles du pays. Les deux modèles d’évaluations, a-t-il dit, seront finalisés « d’ici la fin de l’année en cours ».
« Pour faire fonctionner ces deux modèles, nous récoltons des données de terrain et celles transmises par les ministères. Ces deux modèles qui seront opérationnels d’ici la fin de l’année en cours, constitueront des outils d’aide à la décision des pouvoirs publics », a expliqué M. Tir.
Par ailleurs, lors d’une séance de débats autour de la planification économique en Algérie, l’expert économiste, Nacer Bourenane, a noté que l’Algérie a débuté son plan de planification de l’investissement public à partir de ressources limitées.
« A l’époque, il n’y avait pas d’autre choix que de planifier à partir de ressources rares.
La première mesure était de nationaliser les mines, qui s’est faite avant celle des hydrocarbures, pour dégager un minimum de ressources », a-t-il rappelé, ajoutant que les services de planification ont fonctionné « comme des secrétariats pour les différents organes exécutifs de l’Etat, lieu de coordination d’exécution des programmes et des plans ».
Pour sa part, l’économiste Mahmoud Ourabah a regretté que dans le domaine de la formation, « la politique de formation massive a été privilégiée aux dépens de la qualité, alors que la formation des cadres est importante pour le pays ».
De son côté, le sociologue Mohamed Benguerna a mis en exergue la persistance « d’un déphasage » dans le type de réflexion de l’enseignement supérieur et dans les programmes universitaires et des grandes écoles avec le monde économique.
« Il y a une déconnexion avec le marché du travail. La base théorique, les concepts appris en formation ne correspondent pas à ce que les étudiants trouvent sur le terrain », a-t-il constaté.
En outre, M. Benguerna a relevé qu’en termes de planification, « les préoccupations de M’hammed Boukhobza sont toujours d’actualité, notamment la nécessité pour la planification d’intégrer la compréhension et la connaissance de la société ».
A noter que durant cette journée organisée par le CNESE au niveau de l’Ecole nationale d’administration (ENA) en collaboration avec le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD), plusieurs membres de la famille du sociologue M’hammed Boukhobza (1941-1993) ont été honorés.
Avec APS