Le taux de contribution de la solidarité applicable aux opérations de transports de marchandises destinées à la consommation en Algérie se prépare à connaître une nouvelle hausse en 2023. Au lieu de 2% actuellement, le taux passerait à 4% à compter de l’année prochaine. Une disposition dans le projet de loi de finances ( PLF) 2023 le prévoit. Cette mesure vient en appui financier à la caisse nationale de retraite (CNR). Le but étant en effet d’augmenter les recettes de cette caisse qui souffre d’un déficit structurel depuis 2013. Un déficit comblé à chaque fois par le recours à des prêts ou à des aides du Trésor qui sont de plus en plus lourds à supporter. D’où cette augmentation du taux de la contribution de solidarité. Et ce d’autant que le déficit s’annonce encore en hausse cette année, comme l’a souligné la semaine dernière le ministre du Travail, de l’emploi et de la sécurité sociale, Youcef Chorfa devant l’Assemblée populaire nationale ( APN).
Pour justifier le non-retour à la retraite anticipée, il a rappelé que le déficit de la CNR qui était de 75 milliards de dinars ( Mds DA) en 2013 est passé à 155,1 Mds DA en 2014 et à 336,8 Mds DA en 2016. En 2020, ce montant, de l’ordre de 589 Mds DA devrait atteindre cette année 640 Mds DA. Il est attendu donc que les recettes provenant de la contribution de solidarité applicable aux opérations d’importations de biens de consommation apportent un apport complémentaire pour prendre en charge une partie du déficit de la CNR. Cet apport était pour rappel de 20 Mds en 2018. Mais, avec à peine 3 à 4%, ce soutien financier reste faible par rapport au montant global du déficit qui ne fait que creuser le déséquilibre financier de la caisse au cours de ces dix dernières années. D’où l’application en 2019 d’une autre mesure, à savoir l’autorisation du Fonds national d’investissement (FNI) à octroyer des crédits au profit de la CNR à des taux d’intérêt bonifiés à long terme.
Avec ces difficultés financières et un système de retraite qui a atteint ses limites comme l’a déjà relevé le directeur de la caisse, c’est l’équilibre de tout le système de sécurité sociale qui est en jeu. Le lancement de la réflexion sur la réforme s’impose, avec des solutions qui ne soient pas douloureuses pour les retraités dont le pouvoir d’achat est déjà des plus faibles.
N.A.