Le budget de la défense nationale a presque triplé, dans le projet de loi de finances de l’année prochaine, passant ainsi de1300 milliards de dinars ( 9, 3 milliards de dollars) à plus de3000 milliards de dinars (plus de 22 milliards de dollars). Que signifie donc cette hausse vertigineuse du budget?
Selon le texte de Loi, le budget du secteur de la défense nationale est divisé en trois axes : « défense nationale », « soutien logistique et multiforme » et « administration publique ».
L’axe « logistique et appui multiforme » s’est ainsi vu allouer une enveloppe de 740 milliards de dinars, soit environ 5 milliards de dollars, tandis que celui de la « défense nationale » s’est vu attribuer la coquette enveloppe de 1200 milliards de dinars (8,5 milliards de dollars). Le même montant est alloué à l’administration publique, soit le budget de fonctionnement. Donc le double du montant par rapport au budget de l’administration publique traditionnelle.
Qu’est ce qui explique cette hausse vertigineuse du budget de la défense? Contacté, le journaliste spécialisé dans les affaires militaires, Akram Kherief a « certains équipements de l’ANP ont atteint leur période de validité, ce qui nécessite leur renouvellement ». « Ajoutez à cela l’octroi de transferts sociaux, qui devraient augmenter pour les militaires comme pour les civils », dit-il. Autre raison qui pourrait explique le budget de la défense pour 2023: la crise financière qu’a subi le Trésor public en raison de la baisse des revenus en hydrocarbures au cours des années précédentes. « Cela a retardé la mise en œuvre de nombreux programmes et projets et qui devraient être couverts par le budget 2023 », soutient-il.
Toutefois, tous ces facteurs restent insuffisants pour expliquer le triplement du budget de la défense nationale.
Et si le dernier axe équivaut presque au budget de fonctionnement des institutions civiles, les « frontières » entre «défense nationale » et « logistique » doivent être précisées lors du débat du projet au Parlement. Mais les dernières propositions du projet de loi régissant les relations entre le Parlement et le Gouvernement excluent du débat parlementaire les dossiers liés aux secrets de la défense nationale.