Le projet de loi portant sur la loi organique de l’Académie algérienne de langue amazighe a été rejeté par les élus APN du RCD au moment où le FFS s’est abstenu.
Trois projets de lois portant sur la loi de finances complémentaire 2018 (PLFC 2018), la loi organique sur l’académie algérienne de langue amazighe et la loi organique sur les conditions et modalités de mise en œuvre de l’exception d’inconstitutionnalité, ont été adoptés par la majorité aujourd’hui à l’Assemblé populaire nationale (APN). Les partis de l’opposition à l’instar du Front des forces socialistes (FFS), et du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), n’ont pas validé la loi relative à la langue amazighe, et ont voté non concernant le PLFC 2018 au moment où le MSP s’est abstenu concernant cette dernière loi.
Les députés du RCD trouvent que » les rédacteurs du projet de loi de finances complémentaire ne présentent aucune motivation globale pour le recours à de nouvelles mesures après une loi de finances 2018 qui consacre déjà le recours massif à la planche à billets ». Le groupe parlementaire de ce parti de l’opposition a ajouté « qu’en se rebellant contre la TVA sur les voitures montées localement, les partis de la majorité confirment le malaise profond qui prévaut dans le sérail pour reconduire le statuquo à la veille d’une présidentielle voulue comme une simple formalité ». Dans le même sillage, les élus FFS ont voté non au PLFC 2018.
» Malgré les modifications imposées par l’opinion publique qui défend l’Etat social, nous avons voté contre ce projet de loi. Nous trouvons que les procédures qui se trouvent dans ledit projet, consacrent le recul concernant les acquits d’un Etat social », indiquent les élus FFS.
Le groupe parlementaire de ce parti socialiste a noté que « l’élaboration d’un projet de loi de finances complémentaire est une preuve d’échec du gouvernement. Et que le gouvernement ne détient aucune stratégie ni de vision dans la gestion du pays ».
Pour les élus MSP, le PLFC, n’est pas clair et n’apporte aucune nouveauté pour développer l’économie du pays.
Sur un autre plan, « le projet de loi portant sur la loi organique de l’Académie algérienne de langue amazighe s’est avéré, en fin de compte, un véritable recul. Au lieu de proposer une loi pour la mise en œuvre de l’article 4 consacrant l’officialité de la langue amazighe, le gouvernement réduit le texte à une académie en évitant d’aborder les questions de missions et de moyens à mettre en œuvre pour consacrer Tamazight comme langue d’usage au niveau des institutions pour lui assurer un meilleur développement », a souligné le RCD. Ce dernier a plaidé pour le retrait de ce texte et a appelé ses rédacteurs à se conformer aux dispositions de la Constitution pour garantir une meilleure prise en charge de la langue amazighe.
Le FFS a dénoncé le fait que le parlement vote une loi organique sur l’académie algérienne de langue amazighe, alors que la Constitution parle d’une loi organique de mise en application et de la promotion de tamazight.
Lynda Abbou