M A G H R E B

E M E R G E N T

Politique

Privatisations et cercles de pouvoir, sujets de discorde au CPP (audio-vidéo)

Par Mohamed Boukhalfa
28 décembre 2015
Privatisations et cercles de pouvoir, sujets de discorde au CPP (audio-vidéo)

 

2015 tire à sa fin. Le CPP a tenté d’en faire un premier bilan dans l’émission de mercredi 23 décembre, émission enregistrée une journée à l’avance pour cause de mouloud (et de Noël ?). Les participants ne semblaient pourtant pas pressés de partir. Ils ont même réussi quelques échangés violents, que Souhila Benali a eu beaucoup de peine à arbitrer.

 

El-Kadhi Ihsane a tenté une sortie originale, en affirmant que 2015 a marqué la fin d’une longue séquence, celle de la primauté d’une école politique qui accordait au DRS la primauté sur la vie politique en Algérie. Le sociologue Addi Lahouari et le politologue Mohamed Hachemaoui sont les porte-étendards de cette école, qui voudrait que tout ce qui passe en Algérie est le fait du DRS. El-Kadhi Ihsane estime que le pouvoir est passé ailleurs, ce qui rend caduque cette théorie.

Saïd Djaafar réfute largement cette vision. Pour lui, « le général Toufik n’est pas à la tête du DRS, mais la police politique est toujours là ». Le régime algérien « fonctionne sur les leviers de la corruption et de la répression, et ces leviers sont toujours en œuvre. Ils n’ont pas disparu avec le départ de Toufik », dit-il. Donc, « les fondements de l’analyse sont toujours là. Nous sommes dans la même impasse. Le départ de Toufik est important, mais ce n’est que l’écume ».

Clash sur les privatisations

Autre point de divergence: Hassan Haddouche a déploré que les privatisations en Algérie trainent depuis si longtemps. Il a cité l’exemple allemand, où l’opération a été close en 1999, alors qu’elle traine en Algérie depuis deux décennies. Pour lui, il faut en finir avec cette opération, et cesser de placer Louisa Hanoun au cœur du débat politique. Ce qui l’amène à dire que l’année 2015 a été marquée par le nouveau discours du gouvernement, enfin décidé à agir sur le terrain de la réforme. Il a même reproché à Abed Charef d’être en extase » devant chaque déclaration de Mouloud Hamrouche, après une intervention de Abed Charef qui estime que s’il était à la place de Abdelmalek Sellal, il virerait Hamid Grine et prendrait Hassan Haddouche, tant celui-ci défend bien le gouvernement.

Pour Abed Charef, en effet, le gouvernement peut très bien décider de privatiser à tout va, en affirmant que les entreprises publiques constituent un gouffre, qu’il vaut mieux s’en débarrasser au plus vite. C’est une option défendable. Mais il faudrait que le gouvernement l’assume publiquement, plutôt que de le faire par effraction. En l’état actuel des choses, privatiser revient à permettre aux cercles du pouvoir de céder les entreprises publiques  leurs amis oligarques, qui auront réussi à exclure les entreprises étrangères au nom du patriotisme économique, dit-il.

Ecouter l’émission:  

 

Vidéo:

 

 

ARTICLES SIMILAIRES

Á la une Politique

Tunisie : lourdes peines de prison pour des personnalités politiques et des journalistes

Plusieurs personnalités politiques tunisiennes, dont des dirigeants du mouvement islamiste Ennahdha, ainsi que des journalistes et des influenceurs, ont été condamnées, le 5 février 2025, à de lourdes peines de… Lire Plus

Á la une Politique

Quand Ciotti veut remplacer le gaz algérien par du gaz américain

Mercredi 22 janvier, Éric Ciotti a jeté un pavé dans la mare diplomatique, lors d’une intervention face à Jean-Jacques Bourdin. Avec une hostilité assumée contre l’Algérie, le député des Alpes-Maritimes… Lire Plus

Á la une Algérie

Bruno Retailleau : Le ministre qui attise les tensions franco-algériennes

Bruno Retailleau concentre aujourd’hui les tensions diplomatiques entre l’Algérie et la France. Sa communication agressive et ses méthodes ont désormais provoqué un rare recadrage public du parquet de Paris, symbole… Lire Plus

Á la une Internationale

Tunisie : vers le remplacement du service militaire par une taxe financière

Les jeunes Tunisiens qui ne peuvent pas quitter leur emploi pourraient être autorisés à remplacer leur service national par le paiement d’une taxe financière, a indiqué mardi 14 janvier 2025,… Lire Plus

Actualités Politique

Tensions algéro-françaises : Macron convoque une réunion ministérielle

Face à la dégradation des relations Algéro-françaises, le président Emmanuel Macron et le Premier ministre François Bayrou s’apprêtent à réunir plusieurs ministres pour faire le point sur les relations bilatérales… Lire Plus