La Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA) a tiré ce jeudi, la sonnette d’alarme du secteur de la production laitière.
Le président de cet organisme, Abdelouahab Ziani a appelé à la levée du gel des dérogations sanitaires, nécessaires pour l’importation du lait en poudre, comme matière première des laiteries, faute de quoi, ces dernières seront obligées d’arrêter leurs activités.
Lors d’une rencontre avec les producteurs du lait adhérents de la CIPA, le même responsable a précisé que les dérogations sanitaires étaient gelées depuis 9 septembre dernier, et qu’en dépit de l’annonce faite par le ministre du secteur concernant la levée du gel, à partir de dimanche dernier, « les services concernés par l’application affirment ne pas avoir reçu des instructions dans ce sens ».
Dans ce sillage, M. Ziani a appelé le ministère de l’Agriculture à écouter les préoccupations des opérateurs de cette filière et les prendre en considération en vue de mettre en place une stratégie participative pour le développement du secteur.
Ainsi, la CIPA compte saisir le ministère des Finances, la semaine prochaine, pour le sensibiliser à ce problème et aussi dans l’objectif d’examiner les voies et moyens de renforcer les financements dédiés à l’investissement dans le domaine de l’élevage des vache laitières. La Confédération estime qu’il était la meilleure solution pour le développement de la filière.
Quant aux producteurs, ils appellent à l’investissement dans la filière des vaches laitières et la production des aliments de bétail pour se passer de l’importation du lait en poudre.
Des investissements de l’ordre de 500 millions dollars pour atteindre l’autosuffisance
En 2021, la production de la filière Lait s’est élevée plus de 3 mds et 400 millions litres dont 900 millions litres de lait de vache produits localement.
M.Ziani a mis l’accent sur la nécessité d’opérer des investissements de l’ordre de 500 millions USD dans l’élevage des vaches laitières en vue d’atteindre l’autosuffisance en matière première tout au long des trois prochaines années.
Pour ce faire, ajoute M. Ziani, il faut pas moins d’un million et 400 milles vaches laitières, alors que le pays compte seulement 400.000 vaches, un chiffre bien loin de couvrir la demande.
Outre ces investissements, poursuit le président de la CIPA, il importe d’assurer plus de 250.000 tonnes de concentré d’aliments de bétail produites sur une surface irriguée de près de 50.000 hectares.
A rappeler que la moyenne de consommation du lait par individu en Algérie est estimée à 167 litres/an contre la moyenne mondiale de 87 litres / an. Les producteurs se sont interrogés sur les raisons derrière « le gel de l’importation du lait en poudre des bébés depuis huit (8) mois sans trouver une alternative au niveau local malgré les marchés conclus et le paiement des factures des fournisseurs étrangers de cette matière.