Le dernier conseil des ministres a montré incontestablement que le Président Abdelaziz Bouteflika est fatigué. Après une maladie aussi grave, il a besoin de repos et surtout d’éviter le stress.
Mais étant président de la république, d’une grande Nation qu’est l’Algérie, comment peut-il l’éviter du fait des tensions géostratégiques au niveau de la région qui menacent l’intégrité de l’Algérie, des tensions sociales persistantes au niveau local, sans compter les arbitrages qu’il doit prendre en fonction des rapports de forces contradictoires au sein du système ? Il est déplorable que des responsables de partis politiques veuillent lui forcer la main pour qu’il reste au pouvoir. Ils sont mus, non pas par les intérêts supérieurs du pays, mais pour des intérêts personnels de rente, sachant qu’en cas de non représentation du président, ils seront éjectés définitivement de la scène politique. Mais que l’on évite de se focaliser uniquement sur sa personne et que l’on analyse objectivement les aspects positifs et négatifs des réalisations entre 2000/2013.
Résultats non-proportionnels aux dépenses engagées
Sans pudeur, certains courtisans crient à tue tête que le bilan socio-économique est totalement positif, avec souvent des contradictions de discours et de données statistiques, alors qu’il faille faire une lecture objective et sans passion. Il faut aussi éviter de verser dans cette sinistrose d’un bilan noir comme le font certains responsables de l’opposition. Les observateurs impartiaux arrivent à la conclusion que ce qui a été réalisé entre 2000/2013 n’est soit pas totalement négatif, notamment en infrastructures, mais que les résultats ne sont pas proportionnels à l’importance de la dépense monétaire engagée et les surcoûts exorbitants. Pour passer d’une économie de rente à une économie hors-hydrocarbures, s’impose la correction de l’actuelle trajectoire économique en réhabilitant l’entreprise publique et privée, le savoir dans le cadre des nouvelles mutations mondiales et surtout lutter contre la corruption. Sur le plan politique, un responsable de parti, prônant la révision de la Constitution avant la convocation du corps électoral prévu pour le 15 janvier 2014, va jusqu’à affirmer que la révision de la Constitution, qui est le texte fondamental de la Nation, peut être votée par les deux chambres réunies (députés et sénateurs) en une journée, alors qu’elle engage l’avenir de tout un pays. En contrepartie, les députés réclament 37 millions de centimes par mois et un passeport diplomatique pour lever éventuellement la main.
Qu’il choisisse librement de se présenter ou pas
Souhaitons que l’on on arrête ces pressions de courtisans intéressés, non par le sort du président, mais par leur propre devenir, et que le président Abdelaziz Bouteflika puisse, en son âme et conscience, choisir librement s’il doit ou pas de présenter à l’élection présidentielle d’avril 2014 et de choisir de réviser ou pas la Constitution. En cette année 2014, puisse l’Algérie pendre un nouvel élan, réaliser une transition politique pacifique et économique et sociale n’ayant pas besoin de remous, l’Algérie ayant vécu un drame entre 1990/2000 qui a fait plus de 200.000 morts. L’Algérie est un grand pays avec histoire millénaire. Puisse l’Algérie éternelle aller progressivement vers une l’Etat de Droit, une transition démocratique tenant compte de son anthropologie culturelle et une économie de marché concurrentielle productive maîtrisée. Puisse le dialogue permanent l’emporter sur la confrontation, pour la stabilité de l’Algérie, stabilité qui conditionne la stabilité de toute la région euro-méditerranéenne et euro-africaine. [email protected]