Une approche algérienne pour un meilleur ciblage des actions futures en termes de transformation numérique du continent africain a été mise en avant, jeudi au troisième et dernier jour des travaux du Digital African Summit à Alger.
Intervenant sur le thème « Comprendre l’Afrique pour agir durablement », M. Ammar Soufiane, conseiller aux Affaires étrangères au ministère des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a qualifié la transformation numérique de priorité majeure pour les Gouvernements africains et les organisations régionales et internationales, à même de contribuer à la réalisation de l’Agenda 2063 de l’Union africaine et d’atteindre les Objectifs de développement durable (ODD).
Pour une meilleure efficacité de la transformation numérique de l’Afrique, « il faut opter pour une approche de cadrage et ciblage des actions à mener, à travers une segmentation de l’Afrique par zone », a-t-il expliqué.
« La démarche consiste à segmenter l’Afrique selon, notamment, le degré de digitalisation des pays, à identifier les dynamiques de groupes et aider les opérateurs économiques à mieux comprendre le marché africain, notamment ses forces et faiblesses, pour asseoir des stratégies harmonisées et adaptées », a-t-il expliqué.
L’approche algérienne prend en considération le degré de digitalisation, l’accès à l’électricité (intimement lié au développement technologique des pays) et de revenu de chaque pays ainsi que son emplacement côtier ou enclavé.
Le continent a ainsi été partagé en 4 groupes à savoir « Champions » (11 pays d’Afrique du Nord, dont l’Algérie, et d’Afrique australe), « Suiveurs » (12 pays d’Afrique de l’Est et Afrique de l’Ouest), « Potentiel à développer » (10 pays d’Afrique de l’Ouest) et « Potentiel à consolider » (22 pays), a détaillé M. Soufiane.
Selon lui, la zone « Champions » comprend les pays majoritairement côtiers, bénéficiant de l’accès aux câbles sous-marins en fibre optique, disposant d’une bonne infrastructure de télécommunications, un taux élevé d’accès à internet (66,3% contre une moyenne africaine de 37%) et sont leaders en e-commerce et les services de cybesécurité y sont relativement développés.
La zone « Suiveurs » compte des pays enclavés dont les revenus sont faibles, disposant de peu d’infrastructure pour l’accès à la téléphonie, mais sont leaders dans les services de cybersécurité. Ils présentent, toutefois, une disparité dans l’utilisation de l’internet entre les zones urbaines et suburbaines.
La zone « Potentiel à développer » comporte des pays à faible infrastructure de télécommunications, un service de cybersécurité très limitée mais un accès au téléphone mobile relativement élevé (94,2%).
Pour ce qui est du segment « Potentiel à consolider », les pays africains de cette zone disposent d’une très faible infrastructure de télécommunications, d’utilisation du mobile, d’accessibilité à Internet et de l’usage des services numériques.
L’intervenant a estimé que les pays de la zone « Champions » peuvent jouer un rôle d’effet de levier d’entrainement pour les autres régions notamment en matière d’interconnectivité, alors que les pays « Suiveurs » doivent nécessairement être accompagnés dans le développement des infrastructures.
APS