Les économies du continent africain sont les plus touché dans le monde par les effets de la pandémie du Covid-19. Le PIB de l’Afrique a enregistré une forte baisse en atteignant les 1,6% en 2020.
En effet, selon les dernières « Perspectives économiques en Afrique 2022 », publiées hier par le Banque africaine de développent (BAD), le continent africain a enregistré une croissance de 6,9 % en 2021, selon les estimations, malgré une contraction de 1,6 % en 2020, due à la pandémie.
En revanche, la guerre russo-ukrainienne pourrait, prochainement, poser de sérieux problèmes sur les économies du continent. De façon générale, la hausse des prix du pétrole et de la demande mondiale, ont contribué à conforter les fondamentaux macroéconomiques de l’Afrique, ajoute le rapport.
Mais, en raison de la persistance de la pandémie et des pressions inflationnistes causées par la guerre Russie-Ukraine, la croissance pourrait ralentir à 4,1 % en 2022 et rester « gelée » à ce niveau en 2023. De fait, la Russie et l’Ukraine sont les principaux fournisseurs de céréales du continent africain.
La BAD a souligné la réaction de l’institution « à la probabilité d’une crise alimentaire imminente en lançant une Facilité africaine de production alimentaire d’urgence de 1,5 milliard de dollars, approuvée par le conseil d’administration du Groupe la semaine dernière ». Son président, Akinwumi Adesina, a déclaré que les efforts internationaux, y compris ceux du Groupe de la Banque africaine de développement, le Cadre commun du G20 pour le traitement de la dette et les 650 milliards de dollars de droits de tirage spéciaux émis par le Fonds monétaire international soutiennent la reprise du continent.
La crise durable
Le thème des Perspectives économiques en Afrique de cette année est : « Favoriser la résilience climatique et une transition énergétique juste en Afrique », pour mettre en relief la menace grandissante sur les personnes et leurs moyens de subsistance en Afrique et faire écho à celui des Assemblées annuelles 2022 du Groupe de la Banque africaine de développement. Une assemblée qui se tient actuellement à Accra, au Ghana.
A lire ces Perspectives économiques en Afrique, la pandémie et la guerre entre la Russie et l’Ukraine risquent, à l’évidence, de laisser une empreinte durable – sur une décennie. Pendant ce temps, en Afrique, quelque 30 millions de personnes ont basculé dans l’extrême pauvreté en 2021, une année qui a enregistré la perte de 22 millions d’emplois, causée par la pandémie.
La tendance devrait se poursuivre, selon le même rapport, au cours du second semestre de 2022, de même qu’en 2023. Ce sont 1,8 million de personnes supplémentaires qui pourraient plonger dans l’extrême pauvreté sur le continent africain en 2022, à cause des répercussions économiques liées à la guerre entre la Russie et l’Ukraine – un chiffre qui pourrait augmenter encore de 2,1 millions en 2023.