Le Premier ministre accuse les détracteurs de « financement non-conventionnel » de ne pas avoir la mesure et de se tromper sur les objectifs qui lui sont assignés.
Ahmed Ouyahia refuse de reculer devant les critiques des experts, malgré leur virulence. Lors de la présentation de son plan d’action ce dimanche à l’Assemblée Nationale, il leur a répondu sur deux niveaux : en les accusant de ne pas avoir compris la mesure et, d’autre part, en en expliquant les objectifs qui ne sont pas ceux qu’ils ont relevés.
« Certaines voix ont accueilli l’annonce du recours au financement non conventionnel interne en prédisant au pays une explosion de l’inflation. Le Gouvernement tient donc à rassurer la population avec deux arguments. En premier lieu, les fonds qui seront empruntés par le Trésor auprès de la Banque d’Algérie ne sont pas destinés à alimenter la consommation mais bien à financer l’investissement public ce qui ne sera donc pas source d’inflation. En second lieu, le Trésor fait face actuellement à une dette publique qui ne dépasse pas les 20% du Produit intérieur brut. Il dispose ainsi d’une marge raisonnable d’endettement », a-t-il dit en soulignant, à titre comparatif, que « le pays européen disposant des finances publiques les plus solides a aussi une dette publique proche de 70% du Produit Intérieur Brut ».
Mieux, le Premier ministre considère qu’en optant pour « le financement non-conventionnel », « l’Algérie vient de s’assurer la sauvegarde de son indépendance financière et la poursuite de son effort de construction nationale ». Et comme pour clore le bal des polémiques suscitées par cette option, il affirme que « le Gouvernement entend accompagner cette solution avec les réformes requises pour que les Finances publiques retrouvent leur équilibre ».
Pour rappel, les experts qui ont exprimé leur rejet du recours du Gouvernement à la planche à billets pour financer l’économie, on affirmé que cette option enclencherait d’un processus inflationniste qui ravagerait le pouvoir d’achat des ménages et créerait des distorsions dans la sphère économique et, à terme, installer le pays dans un chaos à bien des égards comparable à celui qui sévit au Venezuela.