La mesure relative à la récupération à l’amiable de l’argent public détourné, prévue dans le plan d’action du gouvernement, a suscité de vives réactions au sein de l’hémicycle de l’APN, durant les trois jours qu’a duré le débat avant l’adoption du nouveau programme du gouvernement.
En effet, l’annonce de cette mesure crée la polémique dans la mesure où laisse entendre qu’ l’Etat envisage de « négocier avec les oligarques en prison », qui détiennent les clé du coffre. De ce fait, c’est une brèche qui s’ouvre désormais sur d’éventuels « accords », qui seront passés avec les Haddad, Kouninef…Et consorts.
Ce jeudi, le premier Ministre, ministre des Finances, Aimene Benabderrahmane, a livré des précisions concernant la façon avec laquelle le gouvernement compte récupérer l’argent et les biens détournés, lors des réponses qu’il a concoctées aux parlementaires, avant de passer au vote.
Le chef du gouvernement a exclu « toute négociation avec des personnes physiques » impliquées dans des affaires de corruption ou de détournement de deniers publics, en déclarant que cette procédure « concerne uniquement entreprises impliquée dans ces affaires ».
Durant la campagne électorale des présidentielles de 2019, le candidat Abdelmadjid Tebboune avait promis de récupérer ou de « rapatrier » l’argent détourné par la « Issaba », dont un certain nombre est aujourd’hui derrière les barreaux. Mais pratiquement deux ans après son élection, et mis à part quelques gesticulations caractérisées par des démarches salutaires d’ordre judiciaire, avec la France essentiellement, cette promesse demeure une équation plutôt insoluble, au vu des verrous législatifs et juridiques qui régissent le secteur bancaire, notamment dans les paradis fiscaux.
Pour autant, le Premier ministre a déclaré que « les procédures ont été engagées auprès des Etats concernés », notamment par « l’activation des outils juridiques disponibles dans le cadre des accords internationaux bilatéraux et multilatéraux, notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption ».
Benabderrahmane a déclaré que des premiers contacts avec des pays destinataires de ces fonds via la contrebande, « nous laisse optimistes à percevoir des dispositions à nous aider dans cette démarche ». Et d’assurer que l’Etat algérien « ne cédera pas sur le moindre dinar ou la moindre parcelle de terrain ».