L’Opep+ n’a pas cédé aux pressions américaines. L’Alliance, composée des membres de l’Opep et de producteurs non-Opep, menés par la Russie et l’Arabie saoudite, vient d’annoncer une ouverture quasi dérisoire de ses vannes de brut. Malgré la récente visite en Arabie saoudite du président américain, Joe Biden, l’Opep+ est restée de marbre ; ses membres ont convenu « d’augmenter la production (…) de 100.000 barils par jour pour le mois de septembre ». Une hausse très maigre comparée aux quelque 432.000 puis 648.000 barils supplémentaires fixés les mois précédents.
Cette décision s’apparente à un véritable camouflet infligé à Joe Biden après son voyage en Arabie saoudite le mois dernier pour persuader le poids lourd de l’Opep de pomper davantage pour aider l’économie américaine et mondiale. Cette infime augmentation de la production combinée de l’Opep+ intervient après des semaines de spéculations selon lesquelles le voyage de Biden au Moyen-Orient et l’autorisation par Washington des ventes de systèmes de défense antimissile à Riyad et aux Émirats arabes unis générerait un important retour sur investissement en matière d’offre pétrolière des deux monarchies.
D’un point de vue physique, cette hausse est un coup marginal. En tant que geste politique en faveur du président américain, c’est presque insultant. Hier, Washington a approuvé des ventes de missiles défensifs aux Émirats arabes unis et à l’Arabie saoudite pour 5,3 milliards de dollars. L’Opep et ses alliés, dirigés par la Russie, ont précédemment augmenté leur production de 432 000 à 648 000 bpj par mois, bien qu’ils aient eu du mal à atteindre tous leurs objectifs car la plupart des membres ont déjà épuisé leur potentiel de production. Selon certains commentaires, L’Opep a refusé, cette fois-ci, de passer à des augmentations de production plus importantes, étant donné le manque de capacité de réserve parmi les membres.
Ali. T.